Au Pakistan, le conflit avec l’Inde profite au premier ministre Imran Khan

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Rompant avec son rôle d’agitateur sur la scène intérieure, le dirigeant a profité de la crise avec Delhi pour jouer l’unité nationale.

Par Louis Imbert Publié aujourd’hui à 12h16

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Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, à Ankara, le 4 janvier.
Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, à Ankara, le 4 janvier. Burhan Ozbilici / AP

Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, connaît ses plus belles heures, depuis la crise qui, fin février, a porté son pays et l’Inde au bord d’une guerre ouverte. En deux adresses télévisées à la nation et au Parlement, M. Khan est apparu, dans son pays comme à l’étranger, en homme d’Etat responsable. Il a refusé l’escalade avec le premier ministre indien, Narendra Modi, après que l’aviation indienne a bombardé, loin en territoire pakistanais, un camp d’entraînement du groupe islamiste Jaish-e-Mohammed (JeM). Ce groupe avait revendiqué un attentat ayant tué au moins 40 soldats, le 14 février au Cachemire indien.

M. Khan a amorcé une détente entre les deux puissances nucléaires en annonçant, le 28 février, la libération d’un pilote indien, dont l’avion avait été abattu la veille en territoire pakistanais, lors d’une riposte militaire aux frappes indiennes. Ce rôle n’allait pas de soi, pour un dirigeant imprévisible et volontiers provocateur. Depuis son arrivée au pouvoir, à l’été 2018, M. Khan s’exprime peu. Mais il laisse ses ministres et ses proches s’acharner avec une violence parfois ordurière sur son opposition.

Ces partis d’opposition, déjà affaiblis, en butte à l’autorité judiciaire, n’ont désormais d’autre choix que de taire toute critique. La presse fait de même, elle qui incitait depuis des mois l’entourage du premier ministre à « descendre des barricades » et à cesser de se comporter en agitateurs, puisqu’ils tiennent désormais le pouvoir.

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Ce moment d’union nationale est bienvenu pour M. Khan, alors que, sur le fond, rien ne se passe comme il l’avait promis depuis l’été 2018. Le pays croule sous la dette et manque de liquidités : il a évité la banqueroute en 2018 par une aide de ses alliés saoudien et émirati, mais négocie encore avec le Fonds monétaire international pour une aide d’au moins 6 milliards de dollars (environ 5 milliards d’euros).

M. Khan a marqué des points en accueillant en grande pompe, en février, le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, qui a promis de débourser au Pakistan quelque 20 milliards de dollars. Mais il reste à préciser dans quels secteurs et ce qui, dans cette somme, représente des aides, des prêts et de simples contrats préliminaires.

Nouvelle vague de répression

Les Pakistanais constatent, quant à eux, que les prix de l’essence et du gaz ne cessent d’augmenter. La mégapole de Lahore, 11 millions d’habitants, connaît déjà des coupures d’électricité, bien avant le retour des chaleurs. La réforme de la bureaucratie pakistanaise a été gênée par une série de polémiques. On accuse son parti, l’embryonnaire Mouvement du Pakistan pour la justice, et ses alliés, de politiser l’administration sans que les services s’améliorent. M. Khan n’en a cure. En ces temps de ferveur militariste, il est l’allié et le visage de l’institution par excellence : l’armée.

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