Au Venezuela, « la vie est devenue un enfer »

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Une panne de courant, qui dure désormais depuis plus de cinq jours, frappe le pays, fragilisé par des années de crise économique et plusieurs mois d’hyperinflation. Reportage.

Par Marie Delcas Publié aujourd’hui à 11h24

Temps de Lecture 5 min.

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La population vénézuélienne traverse illégalement la rivière Tachira vers la Colombie, le 12 mars 2019.
La population vénézuélienne traverse illégalement la rivière Tachira vers la Colombie, le 12 mars 2019. Schneyder Mendoza / AP

Au Venezuela, il y a des villes, des villages et des quartiers qui vivent sans électricité depuis plus de cinq jours. « La vie est devenue un enfer. Les gens n’en peuvent plus », soupire Marie Diaz, 63 ans, en traversant avec précaution la passerelle de planches étroites et glissantes jetées en travers de la rivière Tachira qui sépare son pays de la Colombie. Des passeurs transportent, à dos d’homme, les enfants, les malades et les personnes âgées.

« On croyait pourtant que le pays avait touché le fond et que la situation ne pouvait pas être pire », continue Maria. La panne de courant a frappé un pays fragilisé par plusieurs années de crise économique sans précédent et plusieurs mois d’hyperinflation. Depuis deux mois, l’argent liquide a complètement disparu. « Maintenant, même si on a de l’argent à la banque, on ne peut rien acheter, il n’y a pas de réseau pour payer par carte », explique Miriam, 34 ans. Le dollar est désormais la seule monnaie qui circule.

Faute de pompes, il n’y a plus d’eau. Sur les réseaux sociaux, les images des habitants de la capitale, Caracas, recueillant les eaux sales de la ville sont devenues virales.

« Dans la ville de Rubio, là où j’habite, les gens se sont d’abord serré les coudes, raconte Miriam. Des commerçants ont distribué leurs stocks de nourriture réfrigérée avant qu’elle ne pourrisse. Mais maintenant plus personne n’a rien. La tension est terrible. »

Privés d’eau courante, les Vénézuéliens se regroupent autour des alimentations restantes pour remplir leurs bidons. Le 12 mars 2019 à San Felix.
Privés d’eau courante, les Vénézuéliens se regroupent autour des alimentations restantes pour remplir leurs bidons. Le 12 mars 2019 à San Felix. STRINGER / REUTERS
Des gens se lavent dans la rue grâce à une canalisation percée, à San Felix (Venezuela), le 12 mars.
Des gens se lavent dans la rue grâce à une canalisation percée, à San Felix (Venezuela), le 12 mars. STRINGER / REUTERS

Pour Maduro : un « putsch électromagnétique »

Le président Nicolas Maduro accuse les Américains et l’opposition qui veulent son départ d’être à l’origine de la panne, qualifiée de « putsch électromagnétique ». Le parquet a, pour sa part, annoncé l’ouverture d’une enquête contre Juan Guaido, le jeune leader de l’opposition, pour son « implication présumée dans le sabotage du système électrique national ».

« Le seul responsable de la tragédie que vit le pays est Nicolas Maduro », a rétorqué Guaido, reconnu comme président légitime du Venezuela par une cinquantaine de pays. Accusé lui aussi d’avoir participé au sabotage des installations électriques, le journaliste Luis Carlos Diaz a été arrêté à l’aube. Des dizaines d’organisations de défense des droits humains ont exigé sa remise en liberté.

Lire aussi Panne d’électricité géante au Venezuela : « A Caracas c’est le chaos »

Fuite du pays

« A Maracaibo, la température peut atteindre 35 °C, le manque d’eau est une torture, raconte Juan, un médecin de 36 ans. Les gens vivent allongés sur le carrelage pour tenter de trouver un peu de fraîcheur. » Lui qui s’était promis de ne pas quitter son pays a décidé de plier bagage.

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