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Samedi 25 janvier, les Mauriciens d’origine chinoise célèbreront la Fête du Printemps, appelée familièrement le Nouvel An chinois. Cette année marque le début d’une nouvelle ère. Charles Ng Cheng Hin, observateur et gardien des traditions chinoises, parle du symbolisme des rituels à accomplir la veille et le jour de l’an pour obtenir l’harmonie dans sa vie.
La Fête du Printemps, indique notre interlocuteur, offre une opportunité unique aux Mauriciens d’origine chinoise, à ceux de la diaspora chinoise et aux Chinois d’appliquer les préceptes de Lao Tse, notamment le yin et le yang, qui symbolisent l’équilibre entre forces opposées, la sagesse de Confucius, la bonté et la bienveillance de Bouddha. Et ce, à travers un protocole spécifique, qui démarre deux semaines avant la fête.
Il faut commencer par nettoyer sa demeure de fond en comble et habiller sa maison de papiers à l’effigie du rat puisque 2020 est l’année de ce signe et aussi de papiers à la calligraphie porteuse de bons augures. Ces papiers doivent décorer la maison, notamment son entrée.
«Il est important de décorer sa maison avec de bons souhaits car il ne faut pas oublier que le rat est certes très intelligent et créatif mais il est aussi porteur de maladies», explique Charles Ng Cheng Hin. Et d’ajouter que ce nettoyage doit aussi être interne et s’appliquer à chaque personne. «Les Chinois sont au même moment invités à faire un bilan de l’année écoulée et à faire leur mea culpa par rapport aux erreurs commises qu’ils peuvent corriger en faisant l’aumône et des donations aux personnes dans le besoin. Ils sont aussi encouragés à faire un inventaire de leurs biens et à se débarrasser de ce qui est non-utilisé et superflu en les donnant aux pauvres ou aux institutions charitables, une bonne excuse pour acheter des affaires neuves pour la nouvelle année.»
Remerciements aux saints hommes
C’est aussi la période des remerciements aux saints hommes envoyés sur terre par Dieu pour guider les humains, à l’instar de Kwan Tee. Ces remerciements, qui sont sous forme d’offrandes – généralement du vin, des fruits et des gâteaux, de même que des papiers que l’on brûle «et dont la fumée effectue un voyage mystique jusqu’à Dieu», peuvent avoir lieu dans les temples ou à la maison.
«On brûle ces papiers non seulement en remerciements à Dieu et aux saints mais aussi pour les ancêtres. On fait éclater des pétards pour attirer l’attention de Dieu et de ses saints mais aussi en signe de contentement. Le culte aux ancêtres est également important pour le Chinois car lorsqu’il boit de l’eau, il se souvient toujours que celle-ci a une source.» Ce rituel est destiné à clore convenablement l’année écoulée.
Le même jour, en début de soirée, c’est la grande réunion familiale autour d’un dîner. Même les membres de la famille, qui ne vivent plus sous le toit parental, y retournent pour ce dîner. Ces retrouvailles sont importantes car pour les Chinois, le socle de toute chose est la famille car c’est par elle que se transmettent les valeurs. Les aînés offrent des Foong Pow – enveloppe rouge contenant de l’argent – aux plus jeunes. Il arrive que les enfants ayant réussi dans la vie en font autant avec leurs parents âgés et retraités.
Cinq pagodes
Si après le repas, qui n’est pas végétarien, les jeunes vont en boîte ou au casino, leurs parents et les aînés restent à la maison pour pratiquer le rituel destiné à accueillir la nouvelle année. Entre 23 heures et minuit, ils font des offrandes végétariennes au Dieu Tout Puissant et aux saints hommes en demandant des grâces pour la nouvelle année.
Le lendemain dès l’aube, les Chinois se rendent dans différentes pagodes de l’île, en général cinq d’entre elles – pour brûler de l’encens et demander que la nouvelle année apporte la santé, l’harmonie familiale et la prospérité. «Le chiffre 5 n’est pas un hasard. C’est le juste milieu. La Chine est d’ailleurs connue comme l’Empire du Milieu car elle cherche constamment à atteindre l’équilibre en le yin et le yang. Et une fois qu’ils rentrent à la maison, personne ne doit nettoyer ou balayer car ce serait pousser le bonheur hors du foyer».
Le repas, qui est pris ce jour-là, doit être végétarien uniquement que ce soit le matin ou le soir en hommage à la trinité constituée de Bouddha, Lao Tse et Confucius.
C’est aussi le temps des visites aux proches. «Normalement, cette Fête du Printemps aurait dû s’étendre sur 15 jours et se terminer le jour de la Fête des Lanternes. Aujourd’hui, on l’a écourtée. Mais à un moment durant cette période, on consulte le zodiac chinois. Il y a des gens qui vont à la pagode et là, ils vont s’essayer à la divination. Dans un cylindre en bois, il y a 100 bâtonnets en bois qui sont numérotés. S’ils ont une question à poser, ils vont secouer le cylindre et en extraire un bâtonnet. Avec le chiffre obtenu, ils consulteront le livre de Tao pour obtenir une réponse à leur question. Ils peuvent aussi lancer deux moitiés d’un bois en forme de gros haricot et dépendant de comment les moitiés retombent, la réponse peut être oui, non ou peut-être. Ces réponses leur permettront de connaître la tendance de la nouvelle année pour eux», raconte Charles Ng Cheng Hin, qui précise que d’autres Chinois préfèreront consulter un astrologue, comme on consulte un almanach pour planifier un projet commercial durant l’année.
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