Au Brésil, un « Goebbolsonariste » contraint à la démission

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Nombreux sont ceux qui soupçonnaient le pouvoir d’extrême droite brésilien d’avoir des sympathies pour le IIIReich. Jeudi soir, avec la diffusion d’une vidéo du secrétaire d’Etat à la culture, s’inspirant directement de Joseph Goebbels, ils ont été servis.

« L’art brésilien de la prochaine décennie sera héroïque et national. Il sera doté d’une grande capacité d’investissement émotionnel et sera tout autant impératif, car il est profondément lié aux aspirations urgentes de notre peuple… Ou il ne sera pas ! », a lancé Roberto Alvim, dans un enregistrement posté sur les réseaux sociaux, reprenant plusieurs expressions d’un discours prononcé le 8 mai 1933 par le chef de la propagande nazie.

Dans la vidéo, annonçant la création d’un prix pour les arts, le secrétaire d’Etat à la culture — le ministère a été supprimé —, entouré d’une croix patriarcale, d’un drapeau du Brésil et d’un portrait de Jair Bolsonaro, ne se contente pas d’emprunter au verbe de Joseph Goebbels : cheveux plaqués vers l’arrière, regard d’acier, ton grandiloquent, il en singe le style et jusqu’au phrasé, appelant à la naissance de « formes esthétiques puissantes », favorisées par « les vertus de la foi, de la loyauté, de l’autosacrifice et de la lutte contre le mal ». En arrière-fond, l’opéra Lohengrin de Richard Wagner, prisé par Adolf Hitler, dissipe les derniers doutes sur les sources d’inspiration de l’orateur…

« Machine de guerre culturelle »

Vendredi, le tollé a été général d’un bout à l’autre du pays, en particulier du côté de la communauté juive. « Imiter la vision [de Goebbels] est un signal effrayant […]  Une telle personne ne peut pas commander à la culture de notre pays », a condamné la Confédération israélite du Brésil (Conib). Un appel rapidement entendu : plaidant d’abord une simple « coïncidence rhétorique », M. Alvim a annoncé sa démission vendredi en fin de journée.

La pression était trop forte, venue de l’influent président de la chambre des députés, Rodrigo Maia, mais aussi des autorités religieuses et de l’ambassade israélienne. Pas question pour M. Bolsonaro de perdre le soutien de son « ami » Benyamin Nétanyahou : dénonçant dans la journée des « propos malheureux », le chef de l’Etat a affirmé son « rejet des idéologies totalitaires et génocidaires » et son « soutien total et sans restriction à la communauté juive ».

Dans un premier temps, le président aurait pourtant hésité à lâcher son secrétaire d’Etat, dramaturge de profession controversé, âgé de 47 ans, qui souhaitait créer une « machine de guerre culturelle » au service de son chef. Roberto Alvim n’est d’ailleurs pas la seule personnalité polémique, voire illuminée, à occuper de hautes fonctions culturelles. A la tête de la Bibliothèque nationale, on trouve ainsi désormais Rafael Nogueira, monarchiste convaincu, qui rend le chanteur Caetano Veloso responsable de l’analphabétisme au Brésil. Plus loufoque encore : le nouveau président de la Fondation nationale des arts (Funarte), le chef d’orchestre Dante Mantovani estime de son côté que « le rock active la drogue, qui active le sexe, qui active l’industrie de l’avortement qui active le satanisme »…

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