La Hongrie, refuge anti-migrants des retraités allemands

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Publié aujourd’hui à 14h57

C’est un peu leur QG. Au Mester, restaurant planté sur la rue principale de Marcali, en face de la mairie, on peut manger un plat pour six euros. Tous les midis, les tables sont envahies d’Allemands et d’Autrichiens, dont certains arborent la culotte de peau traditionnelle dans leur région d’origine, mais si exotique dans cette commune du centre de la Hongrie. Autour d’un plat roboratif et d’une bonne bière, on discute des prix si bas, « mais pas pour tout ». De la complexité d’apprendre le hongrois, « cette langue incompréhensible ». Et aussi de politique : « Orban n’est pas parfait, mais il a eu raison pour les migrants. » Depuis quelques années, Marcali, 11 000 habitants, est devenue la capitale des retraités germanophones venus chercher en Hongrie une vie moins chère, et aussi une certaine Europe qu’ils estiment ne plus reconnaître chez eux, en Allemagne ou en Autriche.

Udo Brandt, 59 ans, vient presque tous les midis déjeuner chez Mester. Ce motard chaleureux et rigolard a décidé il y a presque deux ans de tout plaquer avec sa femme et de quitter Eppstein, à près de mille kilomètres de là, pour venir s’installer à Marcali. Lui était chauffeur routier, elle commerçante, et les deux travaillaient beaucoup. « Ma santé ne suivait plus », assure-t-il. Alors le couple décide de vendre sa propriété allemande, fruit d’années de labeur, et d’arrêter de travailler.

Udo Brandt, 59 ans, ancien chauffeur routier, peut vivre sans travailler à Marcali grâce à la vente de sa propriété en Allemagne.
Udo Brandt, 59 ans, ancien chauffeur routier, peut vivre sans travailler à Marcali grâce à la vente de sa propriété en Allemagne. Hahn&Hartung

Avec le prix de leur demeure, ils ont pu se permettre d’acheter à Marcali « une maison en bois de 170 mètres carrés pour moins de 100 000 euros », dont il montre les images de vidéosurveillance en direct sur son téléphone, et d’avoir encore de quoi vivre « jusqu’à notre mort ». « J’avais repéré Marcali sur Internet et nous y avons trouvé la maison en deux jours ! » Il met d’abord cet aspect financier en avant, mais explique aussi qu’il trouve bizarre « qu’en Allemagne les réfugiés touchent plus que ceux qui ont travaillé quarante ans ». Cet argument, on l’entend beaucoup chez les Allemands de Marcali, où il n’y a en effet aucun demandeur d’asile.

La commune est située à quinze kilomètres du Balaton, le grand lac du centre de la Hongrie, destination de vacances favorite pour nombre de Magyars. Sous le communisme, il était aussi un lieu prisé par les Allemands de l’Est, qui ne pouvaient pas se rendre sur la côte méditerranéenne. Depuis cette époque, les locaux continuent de pratiquer l’allemand et la plupart des pancartes touristiques sont traduites dans cette langue. Après avoir connu une désaffection à la chute du communisme, les eaux peu profondes du Balaton ont repris de la valeur grâce à la hausse du niveau de vie des Hongrois et au développement d’un tourisme international.

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