Incapable de survivre, des librairies ferment leurs portes

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La librairie Antara, connue de pluisieurs générations d'élèves à Quatre-Bornes, cessera ses activités le mois prochain.

La librairie Antara, connue de pluisieurs générations d’élèves à Quatre-Bornes, cessera ses activités le mois prochain.

Devant cette institution de  la Ville des fleurs qu’est Antara  Bookshop, un panneau indique  «déstockage». Le propriétaire des  lieux va droit au but. «La décision a  été prise d’un commun accord», dit- il. Comprenez, la décision de fermer boutique. Car ces derniers  mois, quatre des librairies gérées  par Prithviraj Fowdur ont déjà mis  la clé sous la porte. Elles étaient  situées à Port-Louis, Rose-Hill,  Sodnac et Curepipe. Mais la plus  connue était celle située à Quatre- Bornes. Prithviraj Fowdur dit n’attendre que les résultats du Higher School Certificate (HSC), prévus  début février, pour tout finaliser. La  gratuité des manuels scolaires y est- elle pour quelque chose ? Oui et non,  dit le principal concerné.

«Tôt ou tard, nous savions que ce  scénario allait se produire. Cela fait  dix années que nous prévoyons la distribution gratuite des livres scolaires  aux élèves. Cette heure est arrivée ! Je  souligne quand même qu’il s’agit d’une  bonne initiative pour les parents et les  enfants», soutient celui qui se refuse à  être amer. Prithviraj Fowdur précise  toutefois que cette mesure sociale,  bien que bénéfique, est responsable  de la «sudden death» du secteur de  vente de manuels scolaires. «Je vous  parle en tant qu’économiste. Avec le  changement de politique du gouvernement, les librairies ont fait face à des  pertes qui s’élèvent à plus de Rs 200 millions. Même les importateurs ont peur  d’investir à présent. Ils craignent que le  gouvernement change de position sur le  système éducatif du jour au lendemain.»

D’ajouter que la vente de manuels  n’est plus économiquement viable. «Il  est mieux de partir maintenant, après des  décennies de travail. À présent, tout est  accessible en ligne. Nou népli gagn gro  profi», soutient le propriétaire d’Antara Bookshop. En ce qui concerne le  matériel scolaire, il ne constitue, selon  ses dires, que 5 % des bénéfices globaux de son entreprise. Sa première  librairie, se rappelle-t-il, a été ouverte  en 1987. «Après des années de dur la- beur, il est temps aujourd’hui de prendre  sa retraite.»

«Baisse de 60 % du chiffre d’affaires…»

«C’est une situation qu’on aurait  pu éviter», avance le président de la Booksellers and Newsagents Association, Sunil Gooroodoyal. Ce dernier fait référence à la distribution  gratuite de manuels scolaires. «Des  librairies nous ont avertis des possibilités de fermeture dans les jours à venir.»  L’Association vit ce moment comme un échec.

«Notre chiffre d’affaires a  baissé de 50 % en général.» Hormis  les manuels, Sunil Gooroodoyal  confirme que la vente des fournitures scolaires a également chuté. «Les élèves qui ne viennent plus acheter  leurs livres en librairies ne viendront pas  y acheter les fournitures scolaires dont ils ont besoin.»

Les Éditions de l’océan Indien (EOI) ne sont pas non plus épargnées par la crise financière. «Nous  serons obligés de fermer deux de nos  unités d’ici février. Les pertes auxquelles nous faisons face sont énormes», indique le directeur général, Yashvin Hassamal. «Notre chiffre d’affaires a chuté de  60 %. C’est un vrai casse-tête pour  trouver une porte de sortie. Malheureusement, les fermetures seront inévitables.»

Outre la distribution gratuite de manuels aux élèves de Grade 7 à Grade 9, notre interlocuteur admet qu’il y a bien d’autres facteurs qui provoquent l’écroulement du business des librairies. «Le changement de syllabus chaque année est une épine pour nous», souligne le directeur des EOI. «C’est la raison pour laquelle, des stocks de livres restent au placard et nous en perdons des milliers de roupies.»

Les propos de Sajid Hingah abondent dans le même sens. Propriétaire de la librairie La Bienvenue, à Plaine-Magnien, il avance que cette année encore, l’arrivée de nouveaux manuels a occasionné des pertes de Rs 175 000. «Les libraires sont découragés. Certains parlent de fermer leur business et de trouver un autre métier. Après de si longues années dans cette profession, vous savez à quel point il est difficile de se reconvertir ?»

La morosité, Pellican Bookshop la connaît aussi. Le responsable avance que les parents préfèrent acheter des fournitures dans des supermarchés et centres commerciaux. Padmini Doorga, à la tête de Grand-Baie Bookshop, anticipe la fermeture depuis un moment car ses clients se font de  plus en plus rares. «Nous sommes déçus car nous n’avons pu travailler comme il  le faut durant ces deux derniers mois»,  confie pour sa part Kesso Jeebun de la Royal Bookshop.

«Avec la situation actuelle, je pense travailler jusqu’à la fin de l’année pour épuiser  mon stock de fournitures. Ensuite, il faudra  penser à un plan de diversification…»


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