Au Liban, la protestation reprend pour une semaine de « colère »

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Pendant une manifestation, à Beyrouth, le 11 janvier 2020.
Pendant une manifestation, à Beyrouth, le 11 janvier 2020. ANWAR AMRO / AFP

L’atmosphère de la rue Hamra irrite les yeux et le nez, chargée de gaz lacrymogènes tirés en abondance par les forces de sécurité libanaises. Mains attachées, un jeune homme est poussé vers un fourgon de police, dans lequel d’autres manifestants ont déjà été embarqués. Mardi 14 janvier, l’artère commerçante de l’ouest de Beyrouth est groggy après des scènes d’émeute. Des façades de banques ont été vandalisées. Des pavés, arrachés du sol, lancés contre la police.

« Cette colère, c’est l’accumulation de mois d’humiliations et de tensions, à cause des banques qui limitent l’accès aux comptes, de l’inertie des politiques, qui se comportent comme s’il n’y avait pas des protestations dans le pays depuis des mois », dit Ali, un artiste, venu avec deux amis pour manifester.

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Terminée dans la violence, cette journée marquait une reprise de la mobilisation, plus ténue depuis quelques semaines. Les partisans du mouvement de contestation antisystème au Liban ont appelé à une semaine de « colère ». Des rassemblements pour dénoncer l’aggravation de la situation économique ou la paralysie politique ont eu lieu, avant qu’une manifestation organisée en début de soirée, devant la banque centrale, ne dégénère.

Des protestataires ont tenté de pénétrer dans ce lieu entouré de barbelés. Les forces de sécurité ont répondu par des salves de gaz lacrymogène, tout en chargeant manifestants et fauteurs de troubles. Depuis le 17 octobre 2019, les protestataires conspuent la politique financière de l’institution, l’accusant d’avoir mené le pays à la faillite, et son manque de transparence.

Infiltration politique

La présence de jeunes scandant des slogans pro-Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, et pro-Nabih Berri, le président du Parlement, du mouvement Amal – deux partis chiites qui jusque-là s’opposaient plutôt aux manifestations antisystème –, a suscité la controverse dans les rangs de la contestation.

Plusieurs manifestants dénoncent une infiltration politique destinée à saboter le mouvement. Les autres refusent de stigmatiser ces participants. « La grande majorité des gens présents devant la banque centrale étaient des visages connus de ces quatre-vingt-dix jours de mobilisation, pas des sympathisants affiliés. Et tout le monde se sent lésé par la crise économique et a le droit de manifester », dit Adib, 31 ans, qui se revendique « de gauche », et déterminé à revenir manifester devant la banque centrale.

Des gens n’arrivent plus à payer leur loyer, le chômage augmente, des entreprises ferment. Tout cela ne peut que nourrir la colère », affirme le chercheur Georges Haddad

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