la judiciarisation de la vie politique espagnole complique les affaires de Sanchez

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Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, à Madrid, le 13 janvier 2020.
Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, à Madrid, le 13 janvier 2020. PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Mettre un terme à « la dérive judiciaire » qui a causé « tant de douleurs et de fractures dans une bonne partie de la société catalane et espagnole » : c’était l’une des promesses faites par Pedro Sanchez devant le Parlement espagnol, lors de son investiture le 4 janvier. Devant les élus indépendantistes catalans, sur lesquels le chef du gouvernement espère à présent pouvoir compter pour gouverner, le socialiste a promis de dialoguer avec la région rebelle.

Depuis, le chef du gouvernement a fait deux gestes. Le premier a été d’appeler, le 9 janvier, l’actuel président de la Généralité (gouvernement catalan), l’indépendantiste radical Quim Torra, afin de convenir d’une prochaine rencontre. Le second, de proposer en conseil des ministres, mardi 14 janvier, la députée Dolores Delgado comme procureure générale de l’Etat, au moment même où elle abandonnait ses fonctions de ministre de la justice.

La nouvelle chef du parquet « invitera sans doute les procureurs à éviter les excès de zèle, afin de ne pas interpréter les lois de la manière si rigoureuse qu’ils l’ont fait ces derniers temps », estime un magistrat, sous couvert d’anonymat. Mme Delgado est déjà connue pour avoir obligé les services juridiques du gouvernement à abandonner le chef d’accusation de « rébellion » contre les chefs de file indépendantistes au profit de la « sédition », lors de leur procès par la Cour suprême.

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Une telle nomination répond à l’objectif du gouvernement de calmer la crise catalane et de limiter la judiciarisation croissante de la vie politique espagnole. « Des questions qui devraient se régler entre partis, devant le Parlement, finissent trop souvent devant les tribunaux, analyse le président de l’association progressiste Juges pour la démocratie, Ignacio Gonzalez Vega, pour expliquer la position du gouvernement. Indépendamment des délits qu’ont commis les indépendantistes, la question de l’ancrage de la Catalogne en Espagne ne sera pas résolue par la justice. »

« Jouer la provocation »

Cette nomination a malgré tout provoqué une vive controverse en Espagne, dans les rangs de l’opposition et dans le monde judiciaire. En dépit de la grande expérience de Mme Delgado comme magistrate spécialiste du terrorisme djihadiste, le parachutage d’une ex-ministre à la tête du parquet a été perçu comme une tentative de « soumettre le parquet au gouvernement » par la présidente de l’Association des procureurs, majoritaire et de tendance conservatrice, Cristina Dexeus.

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