Le combat d’Erica Malunguinho, députée transgenre dans le Brésil de Bolsonaro

0
275

[ad_1]

Première femme transsexuelle élue au parlement de Sao Paulo, la trentenaire entrera en fonction vendredi. Une histoire remarquable dans un pays emporté par un courant réactionnaire.

Par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 04h02

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Erica Malunguinho, première femme transsexuelle élue au Parlement de Sao Paulo.
Erica Malunguinho, première femme transsexuelle élue au Parlement de Sao Paulo. ERICA MALUNGUINHO / FACEBOOK

LETTRE DE SAO PAULO

Le jour de son élection, elle a posté sur Instagram un symbole utilisé dans les religions afro-brésiliennes pour décrire le travail de la loi et de la justice, accompagné du mot « laroyê » que l’on pourrait traduire par « me voilà ». La voilà donc.

Après des années de lutte, d’humiliation, de souffrances, Erica Malunguinho, élégante métisse de 37 ans, prendra place au sein de l’Assemblée législative de l’Etat de Sao Paulo, vendredi 15 mars, confrontant le Brésil à son identité multiculturelle et multiethnique. La date est historique.

Erica Malunguinho est la première femme transsexuelle élue au Parlement de Sao Paulo, qui a 180 ans d’existence. C’est d’autant plus remarquable que le pays est emporté par un courant réactionnaire illustré par l’arrivée du leader de l’extrême droite, Jair Bolsonaro, à la présidence de la République.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Bolsonaro élu, l’extrême droite au pouvoir

Bannis de la société

Lors de la campagne électorale de 2018 attestant de la montée de l’extrême droite, les crimes liés à l’intolérance religieuse, sexuelle et raciale ont triplé dans l’Etat et ne font depuis, que s’enflammer. Une ambiance délétère qui a conduit le député défenseur de la cause homosexuelle, Jean Wyllys, à s’exiler.

Intrépide, Erica Malunguinho, elle, entre en fonction un an presque jour pour jour après l’assassinat de l’activiste féministe et lesbienne Marielle Franco.

Lire aussi L’assassinat à Rio de Marielle Franco, élue locale et militante contre les violences policières, émeut le Brésil

« Erica est une source d’inspiration, un exemple. C’est une battante. L’assemblée de Sao Paulo n’est sans doute que la première étape de sa carrière politique », estime Sonia Guajajara, femme indigène candidate en 2018 pour la vice-présidente de la République au nom du Parti socialisme et liberté (PSOL).

Face à la montée de la haine entretenue par les Eglises évangéliques qui épaulent Jair Bolsonaro, « des charlatans », balaie Erica Malunguinho, la députée a conscience de ne disposer que d’armes dérisoires. Son parti, le PSOL, est minoritaire et c’est à Brasilia que se font la plupart des lois.

Mais sa seule présence au Parlement de l’Etat le plus riche du pays est déjà une conquête. « Je suis visible et à un endroit où le pays n’a pas envie de voir des gens comme moi », explique-t-elle. Au Brésil, les trans et les travestis sont bannis de la société. Rejetés par leur famille, plus de 90 % se prostituent et leur espérance de vie ne dépasse pas 35 ans.

Née dans l’Etat du Pernambouc, dans le Nordeste du pays, d’une famille engagée dans la cause noire, Erica Malunguina a 17 ans quand elle débarque dans la capitale pauliste. Pudique, elle dira peu de son enfance et de ce père qu’elle a cessé de voir, résumant d’une phrase les douleurs du passé : « J’ai passé ma vie à négocier mon identité. »

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: