le Vatican sous haute tension

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Le 20 novembre 2010, le nouvellement nommé cardinal Robert Sarah embrasse la main du pape Benoît après avoir reçu la barrette rouge à la basilique Saint-Pierre, au Vatican.
Le 20 novembre 2010, le nouvellement nommé cardinal Robert Sarah embrasse la main du pape Benoît après avoir reçu la barrette rouge à la basilique Saint-Pierre, au Vatican. Pier Paolo Cito / AP

Au Vatican, quarante-deux heures peuvent être plus haletantes que sur Netflix ou sur Canal+, qui diffusent l’un et l’autre les aventures de papes de fiction. Quarante-deux heures : c’est le laps de temps qu’il a fallu pour qu’un livre à paraître en France, mercredi 15 février, fasse craindre un affrontement entre le pape François et son prédécesseur, Benoît XVI, aujourd’hui « pape émérite ». Pour que la guerre entre pro et anti François connaisse un nouvel accès de fièvre. Pour que les vaticanistes concluent que la cohabitation entre un pape et un prédécesseur vivant est une gageure. Et pour qu’un éditeur, en l’occurrence Fayard, soit finalement contraint de retirer le nom d’un des coauteurs – Benoît XVI – de ce livre « historique », comme l’indique la quatrième de couverture, la veille de sa parution.

Rembobinons. Un livre cosigné par Benoît XVI, sans mention de son titre de « pape émérite », et par le cardinal Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin (c’est-à-dire haut responsable de la curie romaine, le gouvernement de l’Eglise catholique), plonge dimanche soir 12 janvier le Vatican dans une crise d’un nouveau genre. Aussi aiguë qu’inattendue, elle a fait surgir le spectre d’un affrontement public, sur un sujet ecclésial et théologique, entre un pape et son prédécesseur ayant renoncé au trône de Pierre. Intitulé Des profondeurs de nos cœurs (Fayard, 180 pages, 18 euros), cet ouvrage combat la possibilité d’ordonner prêtre des hommes mariés.

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Cette possibilité a été réclamée, à titre exceptionnel, par la majorité des évêques réunis à Rome en octobre 2019 pour un synode sur l’Amazonie, afin de pallier le manque de prêtres dans cette région immense et parfois difficile d’accès, et où les communautés sont éparpillées. Le pape François devrait se prononcer sur cette éventualité dans l’exhortation apostolique post-synodale attendue dans les semaines à venir.

Ce texte s’intégrera au magistère de l’Eglise catholique. Si elle était retenue par François, cette possibilité ouvrirait une brèche dans la discipline du célibat, obligatoire pour les prêtres de l’Eglise latine depuis le Moyen-Age. A l’évidence, la date de publication du livre de Fayard a été choisie pour interférer dans cette séquence et, accusent certains, pour faire pression sur le pontife.

Charge furieuse contre la tonalité du synode

Vingt-quatre heures après que Le Figaro en a publié les bonnes feuilles, dimanche soir, et sans avoir encore eu la possibilité de le lire, les milieux vaticanistes se sont enflammés, twittant nuit et jour pour tenter d’y voir clair sur les dessous de cette opération et pour accuser ou défendre les auteurs. Plusieurs questions ont émergé. L’état de santé réel de Benoît XVI, 92 ans, lui permet-il de participer à la rédaction d’un livre ? En est-il vraiment coauteur ? Pourquoi la couverture du livre porte-t-elle son seul nom de pape, sans celui de Joseph Ratzinger, comme sur ses autres ouvrages de théologie, et pourquoi ne mentionne-t-elle pas qu’il est « pape émérite » ? Pourquoi avoir accepté d’endosser ce livre offensif au côté d’un cardinal qui ne recherche pas la nuance, au point d’avoir mis sur le même plan, en 2015, « les idéologies occidentales de l’homosexualité et de l’avortement et le fanatisme islamiste » ?

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