Au Liban, la crise bancaire attise l’ire de la population

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Un clien mécontent a bloqué la Lebanon and Gulf Bank (LGB) à l’aide de son camion, à Sidon (sud du Liban), le 4 janvier.
Un clien mécontent a bloqué la Lebanon and Gulf Bank (LGB) à l’aide de son camion, à Sidon (sud du Liban), le 4 janvier. MAHMOUD ZAYYAT / AFP

« Les banques nous humilient, elles nous mettent dans une position de mendiants alors qu’on ne demande que notre argent », fulmine Fouad, un client, à Beyrouth. Au prix d’une longue attente, il n’a pu obtenir que 200 dollars (180 euros), le retrait maximal hebdomadaire autorisé par sa banque. Dans une autre agence, une heure après l’ouverture, l’employée préposée à l’accueil, l’air épuisé, prévient les nouveaux arrivants : « Il n’y a plus de dollars. On n’en a pas reçu beaucoup aujourd’hui. On ne peut pas servir tout le monde. » Ce jour-là, les plus matinaux repartiront avec 100 dollars.

Les queues devant les banques, au petit matin, font désormais partie du quotidien au Liban. Les organismes bancaires imposent, chacun à leur guise, des contrôles de capitaux officieux sur la livre libanaise et le dollar, les deux monnaies utilisées. Les retraits aux guichets sont plafonnés. Seules les livres sont encore disponibles dans les distributeurs automatiques. Les transferts vers l’étranger sont devenus impossibles, sauf rares exceptions. Des mesures guidées par le manque de liquidités et par la volonté d’éviter une ruée bancaire.

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Au-delà du besoin de cash pour les dépenses usuelles, certains déposants redoutent de perdre leurs économies. D’autres escomptent obtenir des devises pour les convertir dans les bureaux de change, où le dollar dépasse désormais les 2 300 livres (contre 1 507,5, selon le taux officiel), tandis que les prix augmentent dans les commerces.

Face aux restrictions bancaires draconiennes, surtout en dollars, les Libanais se sont montrés plutôt compréhensifs pendant de longues semaines, même si les cris et les larmes n’ont pas manqué. « C’est très lourd. Il y a des esclandres chaque jour. On se fait insulter. Ça prend parfois un tour personnel », confie une conseillère.

Traitement inique

Désormais, cependant, les incidents violents, comme l’incendie de distributeurs automatiques, se multiplient. Depuis la fin décembre, des partisans du mouvement de protestation mènent aussi des sit-in dans des banques, afin de les contraindre à verser leur argent aux déposants. Dans le nord du pays, une de ces actions a tourné à l’émeute, vendredi 3 janvier.

C’est surtout la fin brutale d’un déni, entretenu par les responsables politiques, que vivent les Libanais

Le traitement est jugé d’autant plus inique que les clients ont le sentiment de payer les pots cassés, alors que les banques ont réalisé d’énormes profits, notamment en finançant la dette du Liban (plus de 150 % du produit intérieur brut). S’est ajouté aussi, en décembre, le scandale d’un transfert présumé de plusieurs milliards de dollars du Liban vers la Suisse par des dirigeants politiques.

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