Au Pakistan, la condamnation à mort de Musharraf a été annulée

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L’ancien président pakistanais Pervez Musharraf, le 15 avril 2013 à Islamabad.
L’ancien président pakistanais Pervez Musharraf, le 15 avril 2013 à Islamabad. B.K. Bangash / AP

Le général Pervez Musharraf a sauvé sa tête. Condamné à mort par contumace, le 17 décembre 2019, pour haute trahison par un tribunal spécial, l’ex-président pakistanais, en exil à Dubaï depuis bientôt quatre ans, a obtenu, lundi 13 janvier, l’annulation de sa peine par la Haute Cour de Lahore. Il était poursuivi pour avoir suspendu la Constitution du Pakistan en novembre 2007 et instauré l’état d’urgence durant six semaines, faisant alors arrêter les juges de la Cour suprême, après quoi sa principale opposante de l’époque, Benazir Bhutto, avait été assassinée. L’année suivante, il avait dû démissionner.

Les magistrats de Lahore, saisis en appel, ont estimé que le tribunal spécial mis en place pour statuer sur son sort était anticonstitutionnel. « Le dépôt de la plainte, la constitution du tribunal et la sélection de l’équipe de l’accusation ont été reconnus illégaux », a précisé le procureur, soulignant que l’ancien autocrate était libéré de toute condamnation et à nouveau libre de ses mouvements. Dans un message audio enregistré, l’intéressé a salué la décision des juges et remercié « tous ceux qui prient pour [sa] santé ».

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C’est à l’initiative de l’ancien premier ministre Nawaz Sharif, qui venait de revenir au pouvoir pour la troisième fois, qu’une procédure avait été ouverte en 2013 contre le général Musharraf, aujourd’hui âgé de 76 ans. Le parti de M. Sharif, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz, ainsi que le Parti du peuple pakistanais, dirigé par Bilawal Bhutto Zardari, fils de Benazir Bhutto, ont exprimé leur « surprise » et leurs « réserves » après l’annulation de la condamnation de leur ancien adversaire.

Ces deux formations, écartées du pouvoir en juillet 2018 par la victoire inédite du Mouvement du Pakistan pour la justice de l’ex-champion de cricket Imran Khan, rappellent que le tribunal spécial ayant condamné à mort M. Musharraf avait été constitué par la Cour suprême elle-même. Selon elles, c’est auprès de cette instance, et non de la Haute Cour de Lahore, que le recours en appel aurait dû être formé. Les deux partis qui ont alterné aux commandes du Pakistan durant plusieurs décennies s’étonnent au passage que le jugement en appel ait été rendu aussi vite, alors que les assassins de Benazir Bhutto n’ont toujours pas été inquiétés.

Nouvelle action improbable

Selon une source sécuritaire pakistanaise contactée par Le Monde et requérant l’anonymat, l’arrivée d’un nouveau président à la Cour suprême, le 21 décembre, « y est pour beaucoup ». En prenant ses fonctions, le haut magistrat Gulzar Ahmed aurait « laissé entendre à la hiérarchie militaire », qui s’était ouvertement émue de la condamnation à mort du général Musharraf, que ce dossier « allait vite s’arranger ». Avant de quitter son poste, le précédent président de la Cour suprême, Asif Saeed Khosa, s’était plaint pour sa part de subir des pressions et d’être l’objet d’une « campagne calomnieuse » depuis la sentence du 17 décembre.

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