« Trump est dans l’instantané ; le régime iranien, lui, joue avec le temps »

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Tribune. Le président Trump a-t-il remporté cette manche du combat opposant les Etats-Unis à l’Iran ? Pour l’administration américaine, la réponse ne fait guère de doute. Après tout, l’attaque qui a tué le général Ghassem Soleimani, second personnage le plus influent du régime iranien, était un pari audacieux que n’ont osé prendre ses prédécesseurs, un événement dont la portée dépasse de loin l’élimination d’Oussama Ben Laden ou celle d’Abou Bakr Al-Baghdadi. Tout comme la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël, Trump aura ignoré les avertissements d’experts qui agitaient la menace d’une issue catastrophique et n’en aura pas subi les conséquences redoutées.

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La réplique iranienne, une salve de missiles balistiques visant une base militaire en Irak qui n’a fait aucune victime, s’apparente à un geste aussi dramatique que stérile. L’hôte de la Maison Blanche aura ainsi rétabli la force de dissuasion qu’à ses yeux Barack Obama avait effacée. Il aura manifesté la puissance qu’il exalte sans provoquer la confrontation militaire qu’il appréhende. Ceux qui dénoncent la politique américaine comme une démonstration de force dénuée de stratégie se méprennent : pour le président et ses alliés, c’est la démonstration de force elle-même qui constitue la stratégie.

Mais parler de victoire est aller un peu vite en besogne. Le régime iranien a accusé le coup, mais il engrange également des bénéfices politico-diplomatiques de l’attaque américaine. La colère suscitée par la révélation que les forces armées iraniennes ont abattu l’avion ukrainien change peut-être la donne, mais, pour un temps au moins, l’opération américaine aura rassemblé une partie du peuple iranien autour de la mémoire d’un chef militaire qui, sans faire l’unanimité, faisait figure de symbole national.

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Dans le même temps, la présence américaine en Irak se fragilise. Les opérations anti-organisation Etat islamique (EI) souffrent. Les mouvements armés pro-iraniens dans la région se mobilisent. L’Iran se défait un peu plus des contraintes nucléaires nées de l’accord de 2015. Et, pour stérile qu’elle soit, la réponse iranienne n’en est pas moins frappante. Difficile de se rappeler une opération d’une telle envergure conduite par un Etat contre une cible américaine – et impossible de se souvenir d’une telle opération ne suscitant aucune réponse. La dissuasion marche dans les deux sens.

Politique de « pression maximale »

En outre, la note n’est sans doute pas encore entièrement réglée. L’attaque américaine a également entraîné la mort d’Abou Mahdi Al-Mohandes, commandant adjoint des unités de la Mobilisation populaire, et la vengeance des milices de ce pays reste inassouvie. Le régime iranien a l’habitude de faire appel aux multiples forces non étatiques que Soleimani passait sa vie à entretenir et renforcer ; sa riposte directe est l’exception, le camouflage par action indirecte étant généralement la norme.

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