A Malte, le nouveau premier ministre promet « la continuité »

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Le nouveau chef du parti travailliste de Malte, Robert Abela (au centre), le 12 janvier. à Paola, au sud de l’île.
Le nouveau chef du parti travailliste de Malte, Robert Abela (au centre), le 12 janvier. à Paola, au sud de l’île. MATTHEW MIRABELLI / AFP

Reconnaître des « erreurs » tout en promettant la « continuité ». Le discours du nouveau premier ministre maltais, qui prend ses fonctions lundi 13 janvier, n’a pas rassuré ceux qui espéraient que l’archipel méditerranéen sortirait des derniers mois de crise politique inédite par un profond changement.

A 42 ans, Robert Abela a été élu dimanche par 57,2 % des voix des militants du Parti travailliste pour remplacer Joseph Muscat. Chef de gouvernement sortant, ce dernier avait été contraint d’annoncer sa démission le 1er décembre, emporté par les répercussions de l’enquête sur l’assassinat de la journaliste anticorruption Daphne Caruana Galizia dans l’explosion de sa voiture, en octobre 2017.

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Dans son discours de victoire, M. Abela, fils de l’ancien président George Abela et avocat de profession comme la plupart de la classe politique maltaise, a vivement remercié M. Muscat. « Je vais continuer son projet. Demain sera un jour de continuité qui va apporter de la stabilité », s’est-il engagé, en s’appuyant sur la croissance exceptionnelle que connaît l’économie locale, attendue à 5 % pour 2019, portée par le tourisme, les jeux en ligne et l’optimisation fiscale. Il a remporté l’élection en promettant notamment plus de logements sociaux alors que Malte est en plein boom démographique sous l’effet de la main-d’œuvre venue de toute l’Europe profiter du plein-emploi.

« Est-ce que cela veut dire continuité dans la corruption ? »

Contrairement à son opposant défait, le vice-premier ministre Chris Fearn, M. Abela n’a en revanche pas fait de promesses détaillées de réforme des institutions maltaises, dont l’enquête sur l’assassinat de la journaliste a pourtant révélé les graves manquements. « Les erreurs du passé ne seront pas répétées, nous allons renforcer l’Etat de droit », a-t-il seulement affirmé, sans plus de détails et sans un mot pour Mme Caruana Galizia. Le meurtre de cette journaliste avait pourtant choqué toute l’Europe, avant que l’enquête ne mette en lumière le niveau de corruption grangrenant l’île.

Arrêté en novembre, le commanditaire présumé du meurtre, Yorgen Fenech, un des hommes les plus riches du pays, avait notamment cherché à verser des pots-de-vin au chef de cabinet et ami personnel de M. Muscat en marge du marché de construction d’une nouvelle centrale électrique.

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Or plusieurs éléments laissent depuis penser que ce conseiller a informé en continu M. Fenech des avancées de l’enquête. Malgré cela, la police locale n’a pas fait la preuve qu’elle était en mesure d’enquêter sur cette puissante personnalité, qui reste toujours libre de ses mouvements. Depuis l’assassinat, la famille de Daphne Caruana Galizia ne cessait de demander la démission de M. Muscat, ainsi que celle du directeur de la police. « Abela a donné comme mot d’ordre continuité. Est-ce que cela veut dire continuité dans la corruption ? », s’inquiète Vicki Ann Cremona, présidente de l’ONG Repubblika, qui a organisé les grandes manifestations qui ont secoué la capitale La Valette ces dernières semaines. Sa préoccupation est d’autant plus grande que M. Muscat a annoncé qu’il resterait député de la majorité.

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