Ram Etwareea: Maurice doit jouer finement sa carte diplomatique»

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Ram Etwareea, journaliste au quotidien suisse «Le temps».

Ram Etwareea, journaliste au quotidien suisse «Le temps».

Le Mauricien, qui travaille au principal quotidien suisse, Le Temps, est revenu passer quelques jours dans sa famille. En 1990, cet habitant de Fond-du-Sac a posé ses valises en terre helvétique et il y a réalisé un parcours remarquable. Après avoir exercé, pendant sept ans, à Info Sud, dont il a été l’un des fondateurs, il a rejoint Le Temps et il y est toujours. Pendant plusieurs années, notre compatriote a été correspondant de son journal auprès du Parlement et de la commission européenne à Bruxelles. Il a également été adjoint au responsable de la rubrique Économie du quotidien suisse.

Outre la pratique passionnée de son métier, le journaliste a toujours suivi avec un très grand intérêt l’évolution des pays en développement et, au top de ses priorités, naturellement Maurice. «Notre pays réussit son développement. On y trouve des compétences qui peuvent le faire atteindre ses objectifs», déclare le journaliste, aujourd’hui sexagénaire. Et d’ajouter, «c’est un plaisir de voir des jeunes compatriotes, cadres du secteur financier, défendre avec compétence l’intégrité de la juridiction mauricienne».

Toutefois, l’observateur Etwareea tient à rappeler que les responsables mauriciens devraient éviter certaines erreurs. À titre d’exemple, le journaliste évoque l’arrêt des vols d’Air Mauritius vers la Suisse. «Le transporteur national a conclu un accord avec Air France et tous ceux qui veulent venir à Maurice sont contraints de se rendre auparavant à Paris. C’est un coup porté au secteur touristique», commente notre interlocuteur.

Le journaliste a récemment passé une année sabbatique au Centre for India-China Studies dans la Grande péninsule. Il pense avoir, aujourd’hui, une meilleure compréhension de la stratégie géopolitique de ces deux puissances. Il estime que la lutte d’influence à laquelle se livrent ces deux pays dans l’océan Indien ne serait pas étrangère au retard pris dans la réalisation du projet Jin Fei. Il pense également que la chute dans le nombre de touristes chinois à Maurice n’est pas le résultat d’une non-appréciation de notre produit touristique seulement.

Comment la destination Maurice est-elle perçue dans les milieux économiques et financiers en Suisse ? «Maurice n’est pas perçu comme une juridiction concurrente en Suisse. Au contraire des financiers helvétiques ont été les premiers à utiliser l’offshore mauricien pour orienter des investissements vers Afrique.» Ram Etwareea est optimiste quant à l’avenir du pays. «L’Afrique est le prochain pôle de développement et les Mauriciens sauront faire de la juridiction le pont entre l’Europe, l’Asie et ce continent. Maurice doit savoir s’adapter et jouer finement sa carte diplomatique», soutient-il.

Notre compatriote a toujours cru dans le potentiel du pays, même quand les temps étaient durs. Il rappellera, comment dans les années 80, rentré au pays, avec son diplôme universitaire en management, il se retrouve sans emploi. Avec d’autres jeunes dans la même situation, Ram Etwareea fonde l’association des graduate chômeurs. Suivront meetings, manifestations de rue et grèves de la faim.

En 1983, il fait une incursion en politique comme candidat du Mouvement militant mauricien à Grand-Baie – Poudre-d’Or. Malgré sa défaite, il poursuit son combat. Journaliste au Nouveau Militant jusqu’en 1990, il met ensuite le cap sur la Suisse. Aujourd’hui, à 62 ans, Ram Etwareea suit toujours le parcours des pays émergents. Il souhaite ardemment être correspondant économique en Chine, car l’expérience de ce pays est porteuse de beaucoup de leçons.


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