En Irak, « les manifestants ressentent la responsabilité de défendre la souveraineté du pays »

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Des milliers d’Irakiens manifestent contre leur gouvernement et la mainmise iranienne et américaine sur le pays, à Bassorah (Irak), le 10 janvier.
Des milliers d’Irakiens manifestent contre leur gouvernement et la mainmise iranienne et américaine sur le pays, à Bassorah (Irak), le 10 janvier. HUSSEIN FALEH / AFP

La place Tahrir a retrouvé la foule des grands jours. Des milliers d’Irakiens ont manifesté, vendredi 10 janvier, sur le lieu emblématique de la contestation à Bagdad, ainsi que dans les villes du Sud chiite, aux cris de « non à l’Amérique, non à l’Iran ! ». Au 100e jour d’une contestation inédite contre le pouvoir, éclipsée par l’escalade entre les deux parrains rivaux, les manifestants ont dénoncé les ingérences étrangères qui menacent la stabilité de l’Irak et conspué la soumission de la classe politique à ces ingérences.

« C’est un message d’unité pour un Irak souverain. Les manifestants ressentent la responsabilité de défendre la souveraineté du pays que les autorités n’ont pas été capables de défendre », dit Ali, un manifestant de Bagdad joint par téléphone.

« Le parlement ne nous représente pas, l’Irak n’est pas un théâtre de guerre, sortez vos guerres de l’Irak », place Tahrir, à Bagdad, le 10 janvier.
« Le parlement ne nous représente pas, l’Irak n’est pas un théâtre de guerre, sortez vos guerres de l’Irak », place Tahrir, à Bagdad, le 10 janvier. NASSER NASSER / AP

Donnant du souffle à cette mobilisation d’une ampleur inégalée depuis plusieurs semaines, l’ayatollah Ali Al-Sistani, la plus haute autorité chiite du pays, avait renvoyé dos-à-dos Washington et Téhéran, dans son sermon hebdomadaire, à la mi-journée. « Il faut que des Irakiens dirigent l’Irak, ce n’est pas le rôle des étrangers d’y prendre les décisions car elles doivent venir du peuple », a-t-il exhorté, par la voix de son représentant à Kerbala.

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Le mouvement de protestation lancé le 1er octobre, pour dénoncer l’incompétence et la corruption de la classe dirigeante, menaçait de s’éteindre. La montée des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis, et l’assassinat du général iranien Ghassem Soleimani et de son lieutenant en Irak Abou Mahdi Al-Mohandes à Bagdad le 3 janvier, ont donné un sentiment de toute puissance aux partis et factions armées chiites pro-iraniennes. Agitant le sentiment antiaméricain, ces derniers ont fait une démonstration de force lors des funérailles nationales des deux hommes, qui ont réuni des dizaines de milliers d’Irakiens, le 4 janvier.

« On se sent à nouveau fort »

En marge des cortèges funéraires, des sit-in de manifestants anti-pouvoir avaient été attaqués dans plusieurs villes du sud du pays. La crainte de nouvelles attaques a tari la mobilisation, cible d’une répression meurtrière qui a fait plus de 460 morts et 25 000 blessés en trois mois. La montée des tensions entre Washington et Téhéran offre aux partis et factions chiites une occasion d’étouffer la contestation, qui déstabilise leur mainmise et celle de leur parrain iranien sur le pouvoir.

« Les gens craignaient une nouvelle guerre en Irak. L’assassinat de Soleimani et Mohandes a été une décision terrible de l’administration Trump. On était proches de la guerre civile, poursuit Ali à Bagdad. On se sent à nouveau forts et prêts à défendre nos demandes comme au premier jour. »

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