Un remake de la guerre froide ?

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« Les Etats-Unis et la nouvelle guerre froide », de Laurence Saint-Gilles, Sorbonne Université Presses, 240 pages, 8,90 euros.
« Les Etats-Unis et la nouvelle guerre froide », de Laurence Saint-Gilles, Sorbonne Université Presses, 240 pages, 8,90 euros.

Livre. Alors que le président français Emmanuel Macron tente une relance des relations avec Moscou, l’analyse de ce que fut l’échec du reset (la « remise à zéro ») lancé par Barack Obama juste après son élection est riche d’enseignements. L’annexion de la Crimée, en 2014, et la déstabilisation de l’est de l’Ukraine ont enterré le rêve du président américain, obligeant Washington à sortir de son aveuglement.

« Entre 2014 et 2016, la Russie est passée du statut de simple rival géopolitique à celui de principale menace pour la sécurité des Etats-Unis, au point que les stratèges envisagent plusieurs scénarios de guerre ouverte, comme au plus fort de la guerre froide », relève Laurence Saint-Gilles, agrégée d’histoire et enseignante à la Sorbonne, dans un essai dressant l’état des lieux du débat outre-Atlantique sur cette expression de « guerre froide », désormais pleinement assumé. 

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S’agit-il d’une reprise de l’ancien conflit bipolaire, même s’il n’est plus porteur de la même charge idéologique d’un affrontement entre deux systèmes, ou bien sommes nous face à une conflictualité nouvelle ayant ses caractéristiques propres ? La seconde hypothèse s’impose. Malgré des similitudes et la volonté de l’homme fort du Kremlin de redonner à la Russie son rang de superpuissance à même de rivaliser avec les Etats-Unis, la donne a changé.

Durcissement russe

La Russie, avec un PIB équivalent à celui de l’Espagne, ne fait plus le poids. L’autre grand est aujourd’hui la Chine. Mais le revanchisme russe, fondé avant tout sur un emploi efficace de sa force militaire, comme on l’a vu dans le conflit syrien, n’en est que plus redoutable. Après son arrivée au pouvoir, en 1999, Vladimir Poutine se posait en modernisateur ouvert vers l’Europe. Mais rapidement, l’ancien officier du KGB a affiché sa volonté de remettre en cause le statu quo.

Depuis la crise ukrainienne, la Russie n’hésite pas, face aux protestations des Occidentaux, à brandir la menace de l’emploi de l’arme nucléaire, même si cet usage devait être à vocation défensive. Le mérite du livre de Laurence Saint-Gilles est de pourfendre nombre d’idées reçues, y compris en montrant que le durcissement russe, sous la pression des milieux nationalistes et militaires, avait commencé avant même l’élargissement vers l’est de l’OTAN et la présidence de Vladimir Poutine.

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Dans une éclairante préface, la spécialiste de la Russie Françoise Thom relève que « les Etats-Unis se trompent lourdement lorsqu’ils imaginent aujourd’hui être en meilleure position vis-à-vis de la Russie que face à l’URSS ». La politique du Kremlin réussit peu à peu à détacher de Washington ses alliés traditionnels et surtout à attiser, au sein même des démocraties occidentales, un populisme nationaliste autoritaire et sa vision du monde darwinienne fondée sur la loi du plus fort.

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