Jacob Arabo, « king of bling »

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Busta Rhymes and Jacob the Jeweler during Saturn Presents Sean 'P. Diddy' Combs Citizen Change and MTV Choose or Loose Vote or Die Pre-VMA Party at Mansion in Miami, Florida, United States le 28 août 2004.

Shareif Ziyadat/FilmMagic/Getty Images

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Publié aujourd’hui à 01h39

Le joaillier Jacob Arabo, dans ses bureaux de Manhattan, le 17 décembre 2019.
Le joaillier Jacob Arabo, dans ses bureaux de Manhattan, le 17 décembre 2019. CAROLINE TOMPKINS POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

Jacob Arabo a le cheveu qui brille, l’œil qui frise, la main généreusement tendue. Hors de question, pour cet orfèvre et horloger, de sombrer dans la sobriété – quand bien même il nous reçoit sur les terres de Calvin, à Genève, où il a installé des ateliers. Un assistant apporte une valise épaisse, l’ouvre avec soin : le boss tient à nous faire essayer ses montres les plus exubérantes. Va pour la Rasputin Tourbillon. Serti de 188 diamants et d’un rubis en forme de cœur, son cadran met en scène un coït entre deux automates. « Vous pouvez régler la vitesse du rapport sexuel, précise-t-il dans un anglais rutilant, lustré d’un zeste d’accent ouzbek. Une Taïwanaise l’a achetée. Étonnant, non ? »

Voici la Oil Pump, dont le mécanisme duplique celui d’une pompe à pétrole : « MBS [Mohammed Ben Salman] en détient le premier exemplaire, fanfaronne Arabo. C’est un grand dirigeant, il va transformer l’Arabie saoudite. » Il est temps de manipuler l’Astronomia Casino, avec roulette et bille tournoyant sous les aiguilles, façon Las Vegas : un hommage munificent à l’une des clientes historiques d’Arabo, Sharon Stone.

Puis vient le tour de lOpera Godfather Musical, qui miniaturise l’univers du Parrain, jusqu’à en jouer la BO. « On a beaucoup bossé sur la boîte de cette montre », plastronne le patron de Jacob & Co, en désignant un large coffret noir, aux airs de cercueil. Son ami Al Pacino fait-il partie des heureux propriétaires de l’objet ? « Non, avec Al, je développe quelque chose d’encore plus dingue : une montre Scarface ! »

Parti de presque rien

Comme le héros du film de Brian De Palma, Jacob Arabo est parti de loin, et de presque rien. Comme lui, il est devenu une référence obligée pour qui se pique de hip-hop. Depuis trois décennies, le gotha du gangsta rap le surnomme « Jacob the Jeweler » ou « King of Bling » – des sobriquets qui apparaissent sur près de 70 morceaux signés Rick Ross, Nas ou 50 Cent. Pour l’état civil soviétique, cependant, il est né Yakov Arabov, il y a cinquante-cinq ans, à Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan. Si la communauté dont il est issu – les juifs de Boukhara – a prospéré à l’époque de la Route de la soie, l’heure est aux restrictions communistes. Son père est vendeur de vodka, sa mère, coiffeuse. Seul garçon d’une fratrie de quatre, Jacob quitte l’école à 13 ans.

En 1979, les Arabov partent pour New York, profitant de l’assouplissement de la politique d’émigration sous Brejnev. Jacob a 14 ans, baragouine quelques mots d’anglais et fait de la plonge pour aider sa famille ; son père s’est reconverti dans la vente de hot-dogs. « Je ne supportais pas la frustration de mes parents », confie-t-il. Le gouvernement finance pour les nouveaux arrivants des cours professionnalisant de six mois, il choisit l’option joaillerie.

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