Non, la Finlande n’est pas sur le point de passer à la semaine de quatre jours

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La première ministre finlandaise, Sanna Marin, à Bruxelles, le 13 décembre.
La première ministre finlandaise, Sanna Marin, à Bruxelles, le 13 décembre. YVES HERMAN / REUTERS

Il fallait mettre un terme à la rumeur. A 13 h 24, mardi 7 janvier, le gouvernement finlandais s’est résolu à publier un communiqué en anglais, sur son compte Twitter, démentant l’information qui circulait depuis plus de quarante-huit heures sur Internet. Le message est clair :

« Il n’y a, dans le programme du gouvernement, aucune mention d’une semaine de quatre jours. La question n’est pas à l’agenda du gouvernement finlandais. »

Et si, précise le texte, la première ministre, Sanna Marin, « a brièvement évoqué l’idée dans une discussion en août dernier », elle n’était alors que « ministre des transports ». Depuis, le sujet n’avait suscité aucune « activité récente ». Alors pourquoi un tel emballement sur les réseaux sociaux et de nombreux sites d’informations, depuis début janvier ?

« C’est un mystère complet », a reconnu, mardi midi, Päivi Koski Antti, la porte-parole du gouvernement finlandais, interrogée par la chaîne de télévision Yle. Ces derniers jours, son bureau a été pris d’assaut par les journalistes, en quête de commentaires. Un pays, tel que la Finlande, prêt à passer à la semaine de quatre jours de travail ? La nouvelle a fait sensation, presque autant que la prise de fonction de Sanna Marin, le 10 décembre.

La plus jeune première ministre de la planète

A 34 ans, la Finlandaise est alors l’un des plus jeunes chefs de gouvernement de la planète. D’origine modeste, Sanna Marin a grandi dans une famille « arc-en-ciel », avec sa mère et la compagne de celle-ci. Elle incarne une nouvelle génération de sociaux-démocrates, résolument écologistes et féministes. On la compare à son homologue néo-zélandaise, Jacinda Ardern.

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De là à penser qu’elle pourrait imposer la semaine de quatre jours, il n’y a apparemment qu’un pas. Un des premiers articles, parus en ligne, a été publié sur le site du Daily Mail, le 5 janvier, à 20 h 05, au Royaume-Uni. Quarante-huit heures plus tard, il a été partagé 573 000 fois, sous le titre :

« La Finlande sur le point d’introduire une semaine de quatre jours de travail et une journée de six heures, selon les plans dessinés par la première ministre de 34 ans, Sanna Marin. »

L’article donne peu d’éléments de contexte, pouvant laisser croire que la mesure est sur le point d’entrer en vigueur.

Le 2 janvier, le site New Europe rappelait pourtant que c’était lorsqu’elle n’était encore que ministre des transports que la nouvelle chef du gouvernement finlandais avait plaidé pour une semaine de quatre jours. Le titre, cependant, laissait planer le doute, indiquant qu’« en tant que première ministre, Marin pourrait renouveler ses appels à une semaine de travail plus courte » – ce dont elle n’a donné aucune indication.

Des journées de six heures ?

Les propos en question datent en fait du 17 août. Sanna Marin les a tenus lors d’un débat public, organisé dans le cadre des commémorations du 120e anniversaire du Parti social-démocrate de Finlande, dont elle est la numéro deux. La jeune ministre s’interroge alors :

« Une semaine de travail de quatre jours, des journées de six heures. Pourquoi cela ne pourrait-il pas être la prochaine étape ? Est-ce que [la journée de] huit heures est vraiment la seule vérité ? Je pense que les gens méritent de consacrer plus de temps à leurs familles, leurs proches, à leurs hobbys ou d’autres aspects de la vie, par exemple la culture. »

En Finlande, ses déclarations suscitent la polémique. Entre 1996 et 1998, une vingtaine de communes du pays de 5,5 millions d’habitants avaient tenté une expérimentation : près de 2 000 employés étaient passés à la journée de six heures, se relayant en deux équipes, sur douze heures. Le test avait donné lieu à une augmentation de la productivité, mais avait finalement été abandonné.

A contre-courant, l’ancien gouvernement de centre-droit, dirigé par le centriste Juha Sipilä, a fait adopter, en juin 2016, un pacte de compétitivité, augmentant la durée du temps de travail, sans compensation salariale, afin de dynamiser la productivité en berne du petit pays nordique.

Le 19 août, sur son compte Twitter, Sanna Marin précisait ses propos :

« Réduire le temps de travail à 8 heures par jour a été l’un des principaux objectifs sociaux du SDP (…). Une semaine de quatre jours ou une journée de six heures avec un salaire décent peut être une utopie aujourd’hui, mais peut être vraie à l’avenir. »

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