Après la mort de Soleimani, les milices pro-iraniennes veulent parfaire leur mainmise sur l’Irak

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A Bagdad, le 6 janvier.
A Bagdad, le 6 janvier. AHMAD AL-RUBAYE / AFP

Samedi 4 janvier à Bagdad, les funérailles nationales du général iranien Ghassem Soleimani et de son lieutenant en Irak, Abou Mahdi Al-Mohandes, ont offert aux milices chiites proches de l’Iran qui dominent la Mobilisation populaire (MP) l’opportunité de remobiliser leur base, sur fond d’antiaméricanisme, et de faire la démonstration de leur mainmise sur l’Etat.

Ces factions armées ont accru leur puissance militaire, ainsi que leur influence politique et économique au sein des institutions à la faveur de la guerre contre l’organisation Etat islamique (EI). Elles sont désormais le fer de lance de la politique iranienne dans le pays, d’autant plus puissante que l’influence de Washington décroît.

  • La guerre contre l’EI a favorisé l’expansion des milices

En juin 2014, la chute de Mossoul aux mains de l’EI a créé une onde de choc en Irak. Minée par la corruption, l’armée s’est effondrée en quelques jours et les djihadistes avancent vers Bagdad. Pour défendre la capitale et les lieux saints à l’appel de l’ayatollah Ali Al-Sistani, 170 000 hommes viennent gonfler les rangs de milices chiites déjà existantes, aguerries par leur combat contre l’occupation américaine après 2003.

Elles n’ont jamais été démantelées. Certains de leurs membres ont été cooptés au sein des forces de sécurité, à l’instar de l’organisation Badr, qui avait accepté une dissolution en 2004 pour intégrer le ministère de l’intérieur. Mais Badr a maintenu un groupe de combattants hors des forces régulières et a réussi à conserver la loyauté des hommes ayant intégré le ministère de l’intérieur. Ces milices chiites formeront le noyau dur des nouvelles unités de la Mobilisation populaire.

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Ces groupes sont armés par l’Iran. Téhéran leur envoie aussi des conseillers militaires sous la houlette du général Soleimani, qui leur rend régulièrement visite sur le champ de bataille. Leurs effectifs ont explosé : ils sont passés de 4 000 hommes en 2010 à plus de 60 000 en 2014, sans compter l’organisation Badr, qui compte 20 000 hommes, selon Michael Knights, du Washington Institute for Near East Policy. A leurs côtés, sont aussi créées des unités affiliées à la direction religieuse chiite de Nadjaf, indépendante de l’Iran, et d’autres composées de combattants sunnites, yézidis et chrétiens à ancrage local.

Avec sa cinquantaine de factions armées, la MP est devenue une force d’appoint incontournable, voire en première ligne dans certaines batailles. Elle a payé un lourd tribut : 9 000 combattants sont morts et 23 000 blessés entre 2014 et 2017, selon un porte-parole de la MP, Ahmed Al-Asadi. Son image internationale est toutefois entachée d’accusations d’exactions contre les populations locales. Certains de ses chefs, dont Qaïs Al-Khazali, de la Ligue des vertueux (Asaïb Ahl Al-Haq), ont à ce titre été placés en 2019 sur la liste des sanctions Magnitsky du Trésor américain.

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