qui Boris Johnson va-t-il trahir ?

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Le premier ministre Boris Johnson, en décembre 2019 à Londres.
Le premier ministre Boris Johnson, en décembre 2019 à Londres. Frank Augstein / AP

Chronique. L’avenir du Royaume-Uni à long terme dépend de la réponse à une question politique simple : en 2020, Boris Johnson va-t-il trahir les idéologues du Brexit ou bien les nouveaux électeurs du nord de l’Angleterre ? Va-t-il choisir d’imposer un Brexit « doux », centriste, en restant proche de l’Union européenne, ce qui limiterait les dégâts économiques de court terme ? Ou préférera-t-il larguer les amarres, imposer le modèle de « Singapour-sur-Tamise », sorte de paradis fiscal et libéral aux portes de l’Europe, et suivre jusqu’au bout le rêve des brexiters de la première heure ? L’heure du choix, repoussé par Londres depuis presque quatre ans, se rapproche.

En ce début d’année, le premier ministre britannique dispose d’une liberté d’action presque totale. A la suite de son triomphe aux élections législatives du 12 décembre, il dispose d’une majorité très confortable et fait face à une opposition en morceaux. Il va maintenant devoir trancher : quel Brexit veut-il mettre en place ?

Car rien n’est vraiment décidé. Le Royaume-Uni va sortir de l’Union européenne le 31 janvier, c’est acquis. Mais il ne s’agit que de la phase politique : le pays n’aura plus de commissaire ni de députés européens. Et il pourra remplacer les passeports rouges estampillés Union européenne par de nouveaux documents bleus, pour faire « comme avant ».

Mais le plus dur reste à faire. Il faut maintenant négocier le futur accord de libre-échange entre Londres et Bruxelles, qui doit en principe entrer en vigueur le 1er janvier 2021 (la date peut être repoussée, si les deux parties sont d’accord). D’ici là, rien ne changera sur le terrain.

De cette négociation dépendent les vraies conséquences économiques du Brexit. La banque d’Angleterre estime qu’une rupture complète avec l’UE (pour passer aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, avec droits de douane et quotas) coûterait 5,5 points de PIB sur le long terme. L’exemple le plus évident est l’industrie automobile britannique, dont les usines importent et exportent en permanence des pièces détachées venant d’Europe. Le moindre grain de sable dans cette logistique bien huilée réduira leur rentabilité. Que diront les électeurs de Sunderland (nord-est de l’Angleterre) si leur grande usine Nissan, colonne vertébrale de l’économie locale, finit par fermer ses portes dans quelques années ?

Le nord de l’Angleterre, qui a partiellement basculé vers le Parti conservateur, est la région la plus industrielle du pays et celle qui a le plus à perdre d’un Brexit radical. Pour Boris Johnson, qui s’est fait élire en promettant de mieux s’occuper de cette région, le coût politique serait lourd.

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