« Le drame de l’Ethiopian Airlines touche un jeune avion à la pointe de la technologie »

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Le crash d’un Boeing B737 Max, dimanche 10 mars, fait peser des soupçons sur cet avion prometteur, dont 5 000 sont en commande. Plus que jamais, il est important de renforcer l’interface homme-machine, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 10h59 Temps de Lecture 2 min.

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Des débris du crash de l’avion Ethiopian Airlines ET302,  près de la ville de Bishoftu, au sud-est d’Addis-Abeda, le 11 mars.
Des débris du crash de l’avion Ethiopian Airlines ET302,  près de la ville de Bishoftu, au sud-est d’Addis-Abeda, le 11 mars. Tiksa Negeri / REUTERS

Pertes & profits. La catastrophe du vol Ethiopian Airlines, dimanche 10 mars, et ses 157 morts est en train de créer une onde de choc mondiale. Intervenue cinq mois seulement après celle du vol Lion Air en Indonésie (189 morts) avec le même appareil flambant neuf, elle a jeté un voile de doute et de peur sur le dernier-né de la gamme Boeing, le B737 MAX.

Lire aussi La sécurité du Boeing 737 MAX en question après deux tragédies en quelques mois

Les accidents aériens sont aujourd’hui si peu fréquents, au regard du trafic – entre 400 et 1 000 morts par an contre 1,2 million en voiture, soit le moyen de transport le plus sûr avec le train –, que chaque drame revêt une importance médiatique spectaculaire. Mais la particularité ici est que ce drame touche un jeune avion à la pointe de la technologie, encore peu utilisé – moins de 400 sont en circulation – mais au potentiel considérable, plus de 5 000 sont en commande. Le soupçon flotte donc sur sa fiabilité, voire sa conception.

Les clients tentent de changer de vol

Et pour rajouter à l’inquiétude, la Chine, premier client de l’appareil après les Etats-Unis, a décidé de clouer au sol tous ses B737 MAX, en indiquant ne pas être sûre « que les pilotes auront le courage ou la capacité de voler » à bord de ces appareils. On ne peut être plus clair, d’autant que les autorités chinoises ont mentionné plusieurs autres incidents rapportés par leurs pilotes au sujet de cet avion.

Pour Boeing, le signal est évidemment désastreux. Ce moyen-courrier porte tous les espoirs de la firme sur le segment le plus dynamique du transport aérien mondial. A pleine cadence, cet appareil devrait représenter, à lui seul, les deux tiers des livraisons de la firme et 40 % de ses profits. Le risque pour sa réputation est donc considérable.

Si les compagnies américaines n’ont pas arrêté le trafic de leurs avions, nombre de clients tentent de changer de vol quand ils apprennent qu’ils devront voler à bord du petit dernier du constructeur américain. C’est la raison pour laquelle le cours de l’action de l’entreprise a chuté de plus de 5 % en clôture à la Bourse de New York, après un décrochage bien plus violent en séance.

Dépendance technologique

Ce qui rajoute à l’incertitude est la difficulté pour la société, et pour les enquêteurs, de déterminer précisément les raisons de la catastrophe du vol indonésien après plusieurs mois d’enquête. Il semblerait qu’un capteur défaillant ait envoyé de mauvaises informations à l’ordinateur de bord qui, de ce fait, aurait pris la mauvaise décision : piquer vers la mer plutôt que remonter. Mais les responsabilités sont complexes à faire émerger : celle du pilote, des équipes d’entretien ou ceux qui ont donné leur feu vert après révision de l’appareil ? Ces derniers ont été depuis limogés de la société.

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