« Laissez les témoins tranquilles, compris ? »

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Harvey Weinstein quitte le tribunal de New York, entouré de ses avocats, le lundi 6 janvier 2020.
Harvey Weinstein quitte le tribunal de New York, entouré de ses avocats, le lundi 6 janvier 2020. Mary Altaffer / AP

A 9 h 11, lundi 6 janvier, Harvey Weinstein est entré dans la salle d’audience, avec son déambulateur, au quinzième étage du tribunal de Manhattan. Costume sombre, l’air morne, épouvantablement vieilli. Accusé de viol, l’ancien producteur de cinéma, 67 ans, était flanqué de ses quatre avocats, notamment Donna Rotunno, star du barreau de Chicago, spécialiste de la défense des hommes, chemise fuchsia et talons aiguilles.

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A 9 h 25, le juge James Burke paraît dans cette petite salle comble de 120 places et commence à organiser les débats. Et cela ne commence pas très bien pour le camp Weinstein. Ses avocats veulent que les douze jurés, qui seront choisis au cours de deux prochaines semaines parmi 500 New-Yorkais, soient confinés, pour ne rien entendre des médias sur l’affaire. Demande rejetée.

Ils souhaitent appeler comme témoin le détective de la police new-yorkaise Nicholas DiGaudio, déchargé de l’enquête pour avoir omis de faire remonter au parquet le témoignage affaiblissant le dossier d’une plaignante et pour avoir suggéré à une victime d’expurger son téléphone d’éléments concernant sa vie privée. Rejeté aussi.

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Quatre femmes seront entendues

La représentante du parquet, Joan Illuzzi-Orbon, a demandé que les avocats de Weinstein n’aient plus le droit d’accorder des interviews à la presse, les accusant d’avoir dénigré et humilié les victimes. Donna Rotunno est alors appelée par le juge : « Qu’avez-vous fait ? » « Je n’ai rien fait d’inapproprié », répond l’avocate, qui se défend d’avoir attaqué les victimes. Le juge Burke ne donne pas satisfaction au parquet mais sermonne l’avocate : « Laissez les témoins tranquilles, compris ? Ne parlez d’eux en aucun cas », ordonne le juge.

Les victimes – l’une, anonyme, accuse M. Weinstein de viol et la seconde, Mimi Haleyi, de lui avoir fait un cunnilingus forcé – et non pas d’avoir obtenu une fellation comme nous n’avons écrit hier par erreur – n’étaient pas présentes, mais leurs avocats l’étaient, notamment Douglas Wigdor, ancien défenseur de Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel, accusatrice de Dominique Strauss-Kahn. « J’ai eu l’honneur de défendre Nafissatou Diallo contre DSK en 2011, mais j’ai bon espoir qu’on y arrive, car la société a avancé », a déclaré M. Wigdor à Paris-Match.

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Comme dans le procès de Bill Cosby, star de la télévision condamné en 2018 à de la prison ferme en Pennsylvanie, l’accusation entendra des femmes – quatre pour l’instant – dont le témoignage n’a pas conduit à l’inculpation de M. Weinstein. Elles doivent permettre d’étayer l’accusation d’agressions en série. Harvey Weinstein a plaidé non coupable et assuré que toutes les relations étaient consensuelles.

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