Sur les réseaux sociaux américains, une ambiance de « troisième guerre mondiale »

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La légende de l’une des images la plus partagée sur les réseaux sociaux imagine que Donald Trump a pu déclencher la guerre par erreur en parlant à son assistant vocal.
La légende de l’une des images la plus partagée sur les réseaux sociaux imagine que Donald Trump a pu déclencher la guerre par erreur en parlant à son assistant vocal.

Vendredi 3 janvier, ce n’est pas forcément avec les gros titres de presse que les internautes ont découvert l’assassinat du général iranien Ghassem Soleimani par les Etats-Unis. Un montage amusant, une vidéo parodique ou un journal présenté par une adolescente de 15 ans ont pu les avertir que quelque chose de grave se passait : ils étaient tous rangés derrière un mot-clé, « WWIII » – pour Third World War, soit « troisième guerre mondiale » en anglais.

Pendant trois jours, les mots-clic #wwIII et #ww3memes n’ont pas quitté la section « Tendances » américaine de Twitter. Sur TikTok, l’application vidéo très prisée des plus jeunes internautes, les mots-clés #ww3 et #wwIII cumulent plus de 1 milliard de vues. A titre de comparaison, le hashtag #guesstheplayer (un jeu TikTok à la mode) plafonne à 37 millions de vues – et celui consacré à la nouvelle année culmine à 67 millions.

Une inquiétude bien réelle

Surprise : derrière #WWIII se cache surtout des messages amusés, moquant par exemple l’hypothétique implication de la France ou encore de l’Allemagne dans un conflit mondial. Ou encore des messages où les utilisateurs imaginent se préparer à l’affrontement comme on prépare une partie de Call of Duty, de Minecraft ou d’autres jeux vidéo populaires.

« Commandant : on atterrit où, les gars ? » : référence au début classique d’une partie de Fortnite.

Bien qu’humoristique, le contenu de ces messages dissimule parfois une véritable angoisse, que certains avouent clairement. Le New York Times souligne, dans un article sur le sujet paru le 5 janvier, que si la génération des moins de 18 ans, née après le 11-Septembre, a toujours vécu avec la guerre comme toile de fond, la menace de l’éclatement d’un nouveau conflit n’a jamais semblé pour elle aussi tangible.

Tirage au sort

Dans un autre article, le quotidien américain rapporte également que les jeunes Américains s’inquiètent de savoir si, en cas de conflit, ils risquent d’être enrôlés pour partir au front. Au point de saturer l’un des sites officiels du gouvernement sur le sujet.

Sur Twitter, Instagram et surtout TikTok, ils sont nombreux à tourner en dérision la possibilité de se retrouver enrôlé, et à imaginer à quel point ils seraient de piètres soldats en cas de draft (le processus de sélection des jeunes par l’armée américaine en cas de conflit).

« Moi retrouvant mes potes en prison après avoir refusé de partir me battre pour la troisième guerre mondiale. »

Particulièrement populaires : les astuces humoristiques d’utilisateurs et d’utilisatrices pour éviter la conscription (pour les jeunes femmes, il s’agit souvent de se dépêcher de tomber enceinte) ou pour franchir la frontière avec le Mexique, malgré le mur que Donald Trump construit.

Un cynisme critiqué

Si beaucoup rient de ces mèmes ou se félicitent qu’ils puissent rapprocher les populations, d’autres parmi les jeunes utilisateurs de ces réseaux sociaux se montrent agacés par cet humour répétitif, mais aussi par une dérision qu’ils qualifient de cynique.

« Les Américains postent des mèmes sur la troisième guerre mondiale, tandis qu’on parlera quinze jours des gens qui vont vraiment en souffrir, les Irakiens et les Iraniens, avant de les oublier. Je vous déteste tous. »

Daisy, 15 ans, présente les news sur TikTok.
Daisy, 15 ans, présente les news sur TikTok. @hijackplane

Même sur TikTok, plate-forme dont le fonctionnement encourage le détournement et la parodie, tout n’est pas qu’humour. Certains, comme @cliatic, démontent les emballements des internautes à coups de vérifications des faits historiques, tandis que Daisy, alias @hijackplane, 15 ans, a fait beaucoup de bruit et plus de 700 000 « like » grâce à un minijournal télé, improvisé avec le micro de son iPhone et des dépêches de l’agence de presse Reuters.

Depuis, elle a commencé à donner des informations sur les incendies en Australie, et est désormais suivie par 72 000 personnes, soit seulement quatre fois moins que le Washington Post.



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