une université progressiste de Delhi prise d’assaut

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Des militants, des étudiants et des policiers devant l’université Jawaharlal Nehru, à New Delhi, le 6 janvier.
Des militants, des étudiants et des policiers devant l’université Jawaharlal Nehru, à New Delhi, le 6 janvier. MONEY SHARMA / AFP

L’effet de choc est suffisamment fort – et grave – pour que le puissant ministre de l’intérieur de l’Inde se soit saisi de l’affaire, lundi 6 janvier au matin. Amit Shah, bras droit du premier ministre nationaliste hindou, Narendra Modi, a demandé au lieutenant gouverneur du territoire de Delhi de rencontrer les représentants de l’université Jawaharlal Nehru (JNU), afin d’éclaircir les conditions dans lesquelles des violences sans précédent sont survenues la veille sur le célèbre campus de la capitale.

Dimanche après-midi, ce bastion intellectuel de la gauche a été pris d’assaut par des jeunes aux visages dissimulés par des foulards, des cagoules et des capuches, une centaine, d’après plusieurs témoins. Vers 16 heures, ce commando est entré sur le campus armé de bâtons, de barres de fer et de marteaux, pour semer la terreur parmi les étudiants et les enseignants, alors que l’association des professeurs de la JNU était réunie pour défendre le sécularisme mis à mal, selon eux, par la politique actuelle du gouvernement.

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Une trentaine de personnes auraient été blessées selon le dernier bilan, dont plusieurs suffisamment gravement pour devoir être hospitalisées. C’est le cas notamment d’Aishe Ghosh, présidente du syndicat des étudiants de la JNU, que les caméras de télévision ont montrée le visage ensanglanté. Issue des rangs de la Fédération des étudiants de l’Inde, une organisation d’obédience marxiste, cette militante, étudiante en relations internationales, est l’une des principales figures de la contestation qui agite cette université depuis plusieurs semaines, face « à la hausse des loyers étudiants, aux fermetures de postes et aux coupes budgétaires », expliquait-elle début décembre dans une interview au magazine Outlook.

Intervention tardive de la police

Depuis est venu se greffer le mouvement de protestation contre la loi sur la nationalité indienne, votée par le Parlement le 11 décembre 2019. Un texte qui facilite la naturalisation des immigrés originaires du Pakistan, du Bangladesh et de l’Afghanistan, à condition que les intéressés ne soient pas musulmans. Des affrontements violents avaient eu lieu entre étudiants et policiers après la promulgation de la loi, à l’université musulmane Jamia Millia Islamia de Delhi, provoquant par la suite, et encore jusqu’à ces dernières heures, des rassemblements massifs dans l’ensemble du sous-continent, notamment sur les campus universitaires, pour demander le retrait de cette réforme jugée par l’opposition contraire au sécularisme à l’indienne, inscrit dans la Constitution.

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