« Les djihadistes sont à l’aise dans l’enclavement territorial et communautaire »

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Le djihadisme a pris son essor en France à la suite de trois bouleversements majeurs : le 11 septembre, Mohamed Merah et la création du califat.
Le djihadisme a pris son essor en France à la suite de trois bouleversements majeurs : le 11 septembre, Mohamed Merah et la création du califat. XAVIER LISSILLOUR

Entretien. Hugo Micheron, 31 ans, est chercheur au sein de la chaire d’excellence Moyen-Orient Méditerranée de l’Ecole normale supérieure, et enseignant à Sciences Po Paris. Son livre, Le jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons, à paraître le 9 janvier (Gallimard, 416 pages, 22 euros), est le résultat d’un travail inédit. Pour la première fois, un chercheur français a pris le temps d’enquêter en France et à l’étranger, mêlant documentation judiciaire et témoignages de détenus – plus de 80 hommes et femmes – mis en cause dans des affaires de terrorisme.

Un corpus d’une ampleur jamais vue depuis le début de la vague d’attentats qui a touché la France en janvier 2015. D’autant plus rare, que M. Micheron a eu l’autorisation d’interroger non seulement des condamnés, mais aussi des prévenus, soit des individus pour qui l’instruction était toujours en cours. Son ouvrage est issu d’une thèse soutenue en juin 2019, sous la direction du politologue et spécialiste de l’islam, Gilles Kepel.

Il y a cinq ans, l’attentat contre « Charlie Hebdo » marquait le début d’une vague de terrorisme d’une ampleur inédite en France. Où en est-on ?

Les attentats du 7 au 9 janvier 2015 ont marqué un tournant : par leur violence d’une part, et par les symboles visés − Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher – d’autre part. Ils ont ouvert une période durant laquelle les attaques djihadistes se sont abattues sur l’Hexagone et ont pesé lourdement sur le débat public et le tissu social. Mais ils ne constituent pas le point de départ du djihadisme français. En réalité, ils ont révélé au grand jour l’ampleur qu’avait prise cette mouvance depuis plusieurs années.

Il y a cinq ans, le pseudo-« califat » de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique, EI] – instauré en juin 2014 – était à son apogée territorial et militaire. Aujourd’hui, ce « califat » a disparu. Mais dans l’intervalle, le nombre de personnes poursuivies pour leur implication dans les réseaux djihadistes a explosé : il a été multiplié par 100 depuis les années 1990, passant d’une dizaine à plus de 1 500 aujourd’hui. Le territoire physique de Daech a donc été détruit, mais pas son territoire idéologique. Les « revenants » que j’ai rencontrés en prison entendent capitaliser là-dessus. Pour la plupart, Daech a été une version « bêta » inaboutie du projet « califal » auquel ils croient.

C’est-à-dire ?

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