En Inde, la construction d’un temple hindou symbolise l’exclusion des musulmans

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India, Ayodhya, 8 Decembre 2019 Au premiere plan, un petit temple repose sur le sable au bord de la riviere Saryu à Ayodhya. Au second plan, des touristent religieux se baignent dans la riviere.

Zacharie Rabehi pour M Le Magazine du Monde

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Publié aujourd’hui à 13h51

Dix-sept centimètres. La statuette de la ville indienne d’Ayodhya, qui nourrit la haine entre hindous et musulmans depuis des décennies, mesure dix-sept centimètres. C’est à cette minuscule effigie du dieu Ram en nourrisson que la Cour suprême de l’Inde a confié, le 9 novembre, les clés d’une colline située au milieu de la plaine du Gange, dans l’Uttar Pradesh. Faite d’un alliage de huit métaux, dont l’or, l’argent et le cuivre, la statuette est reconnue par le droit indien comme une divinité en tant que telle. Elle jouit, de ce fait, du statut de personne morale.

La voilà donc propriétaire du terrain le plus surveillé de tout le pays, jusqu’ici aux mains du Sunni Waqf Board, l’organisme d’état qui gère les lieux cultuels islamiques en Inde. Vingt-sept hectares de prairies, ombragées de quelques bouquets d’arbres, arpentées nuit et jour par 1 500 policiers et paramilitaires des commandos d’élite, reconnaissables à leur uniforme de camouflage noir et blanc et au foulard noir qui leur ceint la tête. Terrain sur lequel va être érigé un temple à la gloire de Ram.

Photographies interdites

Pour atteindre « Ground Zero », comme disent les riverains, il faut franchir successivement plusieurs lignes de sécurité. Interdiction formelle de porter sur soi montre, téléphone, briquet, stylo ou objet en cuir. La vache est sacrée. Sauf à être serré de près par un agent des services secrets, un journaliste étranger a très peu de chances d’arriver à se faufiler dans la cohue. Et impossible évidemment pour un photographe d’y prendre des clichés.

Le site est sous haute surveillance. Ici, la dernière zone où les visiteurs ont le droit de prendre des photos. 
Le site est sous haute surveillance. Ici, la dernière zone où les visiteurs ont le droit de prendre des photos.  Zacharie Rabehi pour M Le Magazine du Monde

Le parcours démarre dans la rue principale de la ville, en face du palais du dernier maharadjah. Un premier checkpoint barre l’entrée de l’ancien bazar, où ne circule plus aucun véhicule motorisé mais où déambulent des dizaines de sadhus, ces ascètes habillés de safran en quête de moksha, la libération du cycle des renaissances.

« Il nous fallait revoir le terrain une dernière fois avant la construction du temple. » Un pèlerin hindou de 62 ans

Padmanabha Pandey, 62 ans, est venu de Lucknow, capitale de l’Uttar Pradesh, avec toute sa famille. Il est très ému. « Je viens ici trois ou quatre fois par an mais maintenant que la Cour suprême a pris sa sage décision, il nous fallait revoir le terrain une dernière fois avant la construction du temple », explique-t-il. Selon lui, l’enthousiasme gagne la nation tout entière, musulmans inclus. « L’hindouisme œuvre pour l’harmonie sociale, il est accommodant et englobant », assure le jeune retraité, qui considère que sa religion est « la seule » qui soit « éternelle ».

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