Le vin italien apprend à se financer sans les banques

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La coopérative vinicole Moncaro, dans la région italienne des Marches, le 19 décembre 2019.
La coopérative vinicole Moncaro, dans la région italienne des Marches, le 19 décembre 2019. VC / Le Monde

Les pieds de vigne s’alignent sur des kilomètres dans cette région italienne des Marches, sur la côte Adriatique, mais on les devine plus qu’on ne les voit, dans l’épais brouillard de ce matin de décembre 2019. Plantée sur une colline au milieu de ses 1 200 hectares de vignes, près du village de Montecarotto, la Maison Moncaro produit depuis 1964 le fameux vin blanc dénommé verdicchio. Une petite coopérative qui fait aujourd’hui, contre toute attente, figure de précurseuse dans le monde de la finance alternative. L’entreprise a en effet souscrit cet été un emprunt non bancaire garanti sur son stock de vin. Un financement inédit de 5 millions d’euros, sous la forme d’une émission d’obligations, orchestré par la filiale de gestion d’actifs du Crédit agricole, Amundi.

L’institution financière réalise ainsi un test avec Moncaro, en utilisant des poches de financement déjà à sa disposition. Mais son objectif est de lancer cette année un premier fonds « vins italiens » d’au moins 100 millions d’euros, qui sera proposé aux investisseurs, sur une durée de six ans. Pendant cette période, les producteurs de vin n’auront à payer que l’intérêt de la dette, puis ils devront rembourser le capital au terme des six ans, une fois que le vin, suffisamment vieilli, aura obtenu ses labels d’appellation d’origine contrôlée et été mis en vente. Les producteurs s’assurent ainsi un financement de moyen-long terme, mais à un coût nettement plus élevé qu’un crédit bancaire classique.

Avant de s’en remettre à un gestionnaire d’actifs, Moncaro a éprouvé au cours de ces quinze dernières années toutes les vicissitudes la finance italienne. Dans les années 2000, jusqu’à la crise de 2008, la maison a investi sans compter. « Il y avait une bulle en 2005-2006, le crédit affluait de partout », témoigne le président de la coopérative, Doriano Marchetti. L’établissement s’agrandit, renouvelle ses machines. Première entreprise vinicole de la région des Marches, partiellement passée au bio depuis les années 1980, elle exporte plus de la moitié de sa production de vins rouges et blancs, essentiellement vers la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, mais aussi vers la Chine et le Japon.

« Nous n’avons pas eu d’autre choix »

En l’espace de trois ans, sa dette bancaire progresse de 7 millions d’euros pour atteindre, en 2008, 24 millions d’euros. Soit l’équivalent de son chiffre d’affaires pour 2018. Le tout est contracté auprès d’une kyrielle de banques locales : la banque régionale Banca Marche (« la banque des Marches »), la Banca Popolare di Ancona, Monte dei Paschi di Siena (MPS), Banca Antonveneta, Banca Toscana, BNL et un établissement de crédit coopératif local. Autant de banques qui ont les unes après les autres fait faillite, ou bien été rachetées ou fusionnées.

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