Le « Serviteur du peuple » ukrainien n’est pas le bienvenu en Russie

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NETFLIX

LETTRE DE MOSCOU

Trois petits épisodes et puis s’en va : à défaut de battre des records d’audimat, la série Serviteur du peuple aura au moins battu le record de la diffusion la plus brève de la télévision russe. Trois épisodes diffusés en une soirée, le 11 décembre, avant que la chaîne TNT ne retire le programme. A priori, l’audience n’est pas en jeu : partout où la production ukrainienne est montrée, c’est un carton. Au point que le mastodonte Netflix en a acheté les droits.

Pour mémoire, Serviteur du peuple, c’est la série dans laquelle l’actuel président ukrainien, Volodymyr Zelensky, incarnait, du temps où il était encore comédien, un professeur d’histoire propulsé… président de l’Ukraine. Vasyl Holoborodko, ce professeur, pousse un beau matin une diatribe retentissante contre la corruption dans le pays ; ses élèves en diffusent la vidéo sur YouTube et, une chose en amenant une autre, voici Holoborodko élu président, avec la tâche immense de nettoyer l’Ukraine armé de sa seule bonne volonté.

Tout cela est montré dans les fameux trois premiers épisodes diffusés sur TNT. La suite – trois saisons ont été tournées – est d’ailleurs moins bonne, virant rapidement au grand fatras populiste, comme lorsque Holoborodko menace de vider le Parlement de ses députés, forcément corrompus, pour installer à leur place « des enfants »

TNT dément toute censure

La série a immensément contribué à l’élection de Volodymyr Zelensky à la présidence ukrainienne, au mois d’avril 2019. Le comédien n’était certes pas un inconnu, et ses sketches raillant les politiques avaient déjà assis sa popularité, mais Serviteur du peuple lui a offert une stature d’homme d’Etat. Son équipe ne s’y est d’ailleurs pas trompée, qui a allègrement mélangé images réelles et de la série lors de sa campagne. Zelensky a aussi nommé son parti politique, devenu depuis majoritaire à la Rada, le Parlement ukrainien… Serviteur du peuple.

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TNT dément toute censure : selon la chaîne, décision avait été prise dès l’origine de ne diffuser que trois épisodes et de proposer la suite sur sa plate-forme de vidéos en ligne. Seulement, le programme télé et celui de ladite plate-forme disent le contraire, et l’explication n’a guère plus convaincu que lorsque le Kremlin a démenti toute intervention.

Il faut dire aussi que la confiance avait déjà été entamée : l’un des épisodes diffusés contient un jeu de mots, difficilement traduisible, qui associe la marque de montres Hublot et un slogan ukrainien assez vulgaire et peu amène pour Vladimir Poutine. Ce « Poutine – Hublot », qui fait se tordre de rire nombre de russophones, a bel et bien été entendu… par les téléspectateurs de TNT habitant en Extrême-Orient et en Sibérie. Décalage horaire aidant, « quelqu’un » s’est ensuite réveillé et a pris des mesures. Résultat, la blague avait été coupée lors de la diffusion en Russie centrale.

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