Le Parlement turc légalise une intervention militaire en Libye

0
99

[ad_1]

le Parlement a donné son feu vert, jeudi 2 janvier, au déploiement de troupes turques en Libye.
le Parlement a donné son feu vert, jeudi 2 janvier, au déploiement de troupes turques en Libye. BURHAN OZBILICI / AP

Convoqué en toute hâte par le président turc Recep Tayyip Erdogan, le Parlement a donné son feu vert, jeudi 2 janvier, au déploiement de troupes turques en Libye en soutien au gouvernement d’accord nationale (GNA) de Tripoli, menacé par une offensive du chef de guerre Khalifa Haftar, soutenu par la Russie, les Emirats arabes unis et l’Egypte. L’implication de la Turquie risque d’aggraver la guerre par procuration qui mine le pays.

Le mandat d’un an voté par les parlementaires laisse à Erdogan le pouvoir de décider seul de la composition et de la taille des forces qui seront déployées. L’envoi de quelques centaines de mercenaires syriens épaulés par des instructeurs de l’armée turque n’est pas satisfaisant pour le président turc qui voit plus grand. L’intervention aura lieu « au sol, sur mer et dans les airs si nécessaire », avait-il prévenu après avoir signé, le 27 novembre 2019, un double accord de coopération, militaire et de délimitation des frontières maritimes en Méditerranée, avec Faïez Sarraj, le chef du GNA.

Les buts affichés sont ambitieux, le texte de la motion évoque ainsi la nécessité de « protéger les intérêts de la Turquie en Méditerranée, de prévenir le transit de migrants clandestins, d’empêcher les organisations terroristes et les groupes armés de proliférer, d’apporter une aide humanitaire au peuple libyen ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le théâtre libyen, nouvelle poudrière régionale

Intérêts économiques et stratégiques de la Turquie

A travers cette projection de puissance, Ankara veut également défendre ses intérêts économiques et stratégiques. Economiques car les entreprises turques ont investi près de 25 milliards de dollars en Libye à l’époque de Mouammar Kadhafi ; stratégiques car l’accord passé avec Tripoli sur la délimitation des frontières maritimes, bien qu’irrecevable juridiquement, élargit ses visées sur de vastes zones de la Méditerranée orientale riches en hydrocarbures et disputées par la Grèce, Chypre, l’Egypte et Israël.

La presse progouvernementale justifie la future intervention. « Sans la participation turque, la capitale libyenne tombera, entraînant le pays plus profondément dans la guerre civile », écrivait Burhanettin Duran, l’éditorialiste vedette du quotidien Sabah (édition du 30 décembre 2019).

L’opposition, en revanche, dénonce l’aventurisme du président, prêt à entraîner le pays dans un engrenage dont l’issue pourrait être fatale. « Nous ne voulons pas que la terrible situation qui s’est développée en Syrie se répète dans un autre pays », a déclaré Ünal Çeviköz, le vice-président du CHP, après une rencontre avec le ministre des affaires étrangères Mevlüt Çavuşoglu, qui a vainement tenté de convaincre les républicains de voter en faveur de la motion.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: