Avant la présidentielle, Taïwan se dote d’une loi « anti-infiltrations » visant Pékin

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Elle est dite « loi anti-infiltrations ». Taïwan s’est doté, mardi 31 décembre, à moins de deux semaines de l’élection présidentielle, d’une loi controversée visant à contrecarrer l’influence de la Chine dans l’île. Ce projet présenté par le parti au pouvoir de l’actuelle présidente Tsai Ing-wen, bête noire de Pékin, a été voté malgré la forte opposition du Kuomintang (KMT, opposition), tenant d’une ligne plus accommodante envers la Chine populaire.

La nouvelle loin interdit aux forces étrangères « hostiles » de faire des campagnes ou du lobbying, de procéder à des donations politiques, de perturber l’ordre social ou de diffuser de la désinformation liée aux élections. Les contrevenants risquent jusqu’à cinq ans de prison ferme et une amende d’environ 332 000 dollars. Les députés du KMT se sont abstenus lors du vote et ont dénoncé une « loi scélérate ». Ils ont demandé aux électeurs de punir le Parti démocratique progressiste (PDP) de Mme Tsai lors du scrutin présidentiel prévu le 11 janvier.

Devant le Parlement, des dizaines de militants prochinois s’étaient rassemblés, agitant des banderoles avec des slogans comme « A bas Tsai Ing-wen » et « Terreur verte », la couleur du PDP. La nouvelle loi a fait l’objet d’un intense débat durant la campagne électorale, dominée par la question des relations avec la Chine. Mme Tsai, qui a présenté le scrutin comme un combat pour la liberté et la démocratie à Taïwan, brigue un deuxième mandat. Son principal adversaire est le candidat du KMT, Han Kuo-yu, maire de Kaohsiung, grande ville du sud du pays.

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Contrecarrer la Chine

La nouvelle loi constitue une réponse aux « peurs de la société de Taïwan envers les infiltrations de toutes parts réalisées par la Chine », a déclaré Mme Tsai. « Nous avons voté la loi pour empêcher la Chine, qui est la seule menace pour Taïwan, d’utiliser sa forte puissance et son capital pour polluer, manipuler ou saboter les activités démocratiques à Taïwan », a affirmé pour sa part le député PDP Wang Ting-yu.

Le Conseil des affaires continentales de Taïwan, qui gère les relations avec Pékin, a indiqué que la loi contribuerait à renforcer « les défenses démocratiques » de l’île. Des accusations d’espionnage et de campagnes d’influence se sont multipliées récemment envers la Chine.

En novembre, un Chinois âgé de 26 ans, Wang Liqiang, avait fait des déclarations explosives au groupe de presse australien Nine. Il s’était présenté comme un transfuge ayant révélé au contre-espionnage australien la façon dont Pékin mène des opérations d’infiltration et d’ingérence à Hongkong, à Taïwan et en Australie. La Chine a démenti ces accusations et présenté l’homme comme un simple fraudeur en fuite.

Les tensions sont vives entre la Chine continentale et Mme Tsai, qui refuse depuis son arrivée au pouvoir en 2016 de reconnaître le principe de l’unité de l’île et du continent au sein d’une même Chine, comme le réclame Pékin. Depuis cette date, les autorités chinoises ont coupé les communications officielles avec Taipei, intensifié ses exercices militaires, durci les pressions économiques et arraché à l’île sept de ses alliés diplomatiques.

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