Doubler le détroit du Bosphore avec un nouveau canal, la dernière toquade d’Erdogan

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LETTRE D’ISTANBUL

Une pancarte fait la promotion d’appartements avec vue sur le canal, à Karaburun, près d’Istanbul, le 12 juin 2018.
Une pancarte fait la promotion d’appartements avec vue sur le canal, à Karaburun, près d’Istanbul, le 12 juin 2018. YASIN AKGUL / AFP

Anxieux de laisser son empreinte sur Istanbul, la ville dont il fut le maire à l’aube de sa carrière politique et qu’il a perdue lors des municipales de juin 2019, le président turc Recep Tayyip Erdogan brûle de relancer son projet d’infrastructure favori, la création du « Canal Istanbul », un second Bosphore.

Annoncée en 2011, cette promesse électorale n’a jamais été menée à bien, crise économique oblige. Le coût exorbitant du chantier, environ 14 milliards d’euros avant la dévaluation de la livre turque en 2018 – probablement plus aujourd’hui – semblait le condamner à l’oubli. Il n’en est rien.

Le canal se fera, n’a cessé de répéter le numéro un turc ces derniers mois. Après avoir achevé l’étude d’impact environnemental, le gouvernement se prépare à lancer un appel d’offres, a déclaré récemment Cahit Turhan, le ministre des transports.

Pour Erdogan, ce dessein pharaonique est une question de survie. Affaibli sur la scène intérieure, mis à mal par les divisions qui minent son parti de la Justice et du développement (AKP), celui qui se pose en homme providentiel a un besoin urgent de redorer son blason.

Infrastructures géantes

Il compte y parvenir en renouant avec la pratique des « grands projets ». Sous sa houlette, en dix-sept ans de pouvoir, la Turquie a investi des dizaines de milliards de dollars dans des infrastructures géantes, parmi lesquelles un méga-aéroport à Istanbul, un nouveau pont enjambant le Bosphore, sans oublier la monumentale mosquée de Camlica, 60 000 places, l’équivalent du stade de France, où les familles accourent le week-end pour se livrer à une frénésie de selfies.

« Canal Istanbul » est le chantier le plus mégalomaniaque. Il s’agit de percer, à l’ouest de l’ancienne capitale ottomane, une voie navigable artificielle de 50 kilomètres de long, 100 à 200 mètres de large et 25 mètres de profondeur, entre la mer Noire et la mer de Marmara. De cette façon, la partie européenne d’Istanbul sera transformée en île.

Les travaux n’ont pas encore commencé et déjà les publicités pour les ventes de terrain et de propriétés abondent. Les parcelles s’arrachent à prix d’or. Les promoteurs amis du pouvoir islamo-conservateur se frottent les mains.

De Durusu, sur la côte de la mer Noire, à Kücükçekmece, sur la mer de Marmara, les affiches vantent la construction d’appartements de luxe avec vue sur le canal. La famille royale du Qatar, alliée indéfectible de M. Erdogan, s’est laissée séduire. Cheikha Moza, la mère de l’émir Tamim ben Hamad Al Thani, a acquis des terrains en bordure du futur Bosphore.

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