« La crédibilité des Nations unies est en jeu en Libye »

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Ghassan Salamé, le chef de la mission des Nations unies pour la Libye, à Tunis, le 29 novembre.
Ghassan Salamé, le chef de la mission des Nations unies pour la Libye, à Tunis, le 29 novembre. FETHI BELAID / AFP

Ghassan Salamé est le chef de la mission des Nations unies pour la Libye depuis l’été 2017. Outre ses activités de diplomate onusien, il a poursuivi une carrière universitaire – il a été directeur de l’Ecole des affaires internationales de Sciences Po Paris (2010-2015) – et a connu un intermède ministériel en qualité de ministre de la culture du gouvernement libanais de Rafiq Hariri (2000-2003). Dans un entretien au Monde, il pointe l’intensification des ingérences étrangères, notamment turque et russe, autour de la bataille de Tripoli – commencée en avril – face à laquelle la communauté internationale s’est révélée impuissante.

La Turquie a récemment multiplié les menaces d’intervenir en Libye au côté du gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, réaction à l’implication croissante de mercenaires russes en soutien des forces assaillantes du maréchal Khalifa Haftar [à la tête de l’Armée nationale libyenne]. Le conflit libyen est-il en train de s’internationaliser ?

Il s’agit d’une nette escalade du conflit. Les dernières semaines ont été marquées par une aggravation de cette ingérence extérieure. Je suis désappointé, déçu, blessé qu’après neuf mois de combats à Tripoli, nous n’ayons toujours pas de résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu. Tout cela fait que les ingérences extérieures se multiplient et s’aggravent.

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Quelle forme précise cette internationalisation prend-elle ?

Vous avez eu les deux accords – militaire et maritime – signés le 27 novembre par le GAN [de Tripoli] et la Turquie auxquels s’ajoutent les déclarations des autorités turques [sur l’envoi de troupes]. Cela exprime un appui solide de la Turquie au GAN. Et vous avez, de l’autre côté, plusieurs pays qui soutiennent l’effort de guerre de Haftar à l’entrée de Tripoli. Cela a commencé en particulier avec les drones. Et plus récemment, on a vu l’arrivée et l’activité beaucoup plus intense d’une aviation non libyenne. Nous voyons aussi des mercenaires de plusieurs nationalités – dont les Russes – venir soutenir les troupes de Haftar à Tripoli. Il est aussi question de groupes arabophones, probablement venant de Syrie, qui seraient déployés du côté du GAN, ainsi que de l’arrivée de plusieurs avions depuis la Syrie à l’aéroport de Benghazi [fief de Haftar].

Comment expliquer cette impuissance du Conseil de sécurité à faire respecter l’embargo sur la livraison d’armes à la Libye décrété en 2011 ?

« Il n’y a pas que des acteurs régionaux qui violent cet embargo [sur les armes], il y a aussi des membres du Conseil de sécurité »

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