Risque d’escalade entre les Etats-Unis et les milices chiites en Irak

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Le secrétaire à la défense, Mark Esper, lors d’une conférence de presse depuis la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride, le 29 décembre.
Le secrétaire à la défense, Mark Esper, lors d’une conférence de presse depuis la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride, le 29 décembre. Tom Brenner / REUTERS

Les tensions entre Washington et Téhéran montent sur le front irakien. Dimanche 29 décembre, des chasseurs F-15 américains ont visé des installations des Brigades Hezbollah, une milice chiite irakienne liée à l’Iran, à la frontière entre l’Irak et la Syrie. Au moins 25 combattants ont été tués, dont des commandants, et 51 autres blessés dans la province irakienne de l’Anbar, à l’ouest du pays, selon des sources sécuritaires. Trois sites en Irak et deux en Syrie, parmi lesquels des dépôts de munitions et des centres de commandement, ont été ciblés, a indiqué le Pentagone. Le secrétaire à la défense, Mark Esper, a qualifié de « succès » ces frappes destinées à « affaiblir les capacités des Brigades Hezbollah à mener de futures attaques ».

« Nous n’accepterons pas que la République islamique d’Iran prenne des mesures qui mettent les Américains en danger », a renchéri le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, à l’issue d’une réunion avec le président Donald Trump dans sa résidence de Mar-a-Lago (Floride), en présence du chef du Pentagone et du général Mark Milley, le chef d’état-major des armées.

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Washington accuse les Brigades Hezbollah d’être responsables de l’attaque à la roquette qui a visé, vendredi soir, une base abritant des soldats américains dans le nord de l’Irak, qui a tué un sous-traitant américain. Un barrage de 36 roquettes s’est abattu sur la base K1 à Kirkouk, au nord de Bagdad, zone que le Kurdistan dispute aux autorités fédérales, selon une source américaine.

Nouvelle escalade

Massive et d’une précision inédite, l’attaque contre la base K1 marque une nouvelle escalade dans la menace que font peser l’Iran et les milices qui lui sont affiliées contre les intérêts américains en Irak. Plusieurs des attaques non sophistiquées qui ont visé des bases où sont postés des soldats ou des diplomates américains en 2019 sont imputées par Washington aux Brigades Hezbollah.

La milice, entraînée et financée par l’Iran, opère au sein des unités de Mobilisation populaire (MP), une force paramilitaire intégrée aux forces armées irakiennes, et aussi indépendamment, notamment en Syrie, où elle sert de supplétif aux forces du président Bachar Al-Assad. Elle a été la cible de plusieurs frappes menées en 2019 contre des installations de milices chiites proches de l’Iran et imputées à Israël qui entend empêcher le transfert d’armements de l’Iran vers l’Irak, la Syrie et le Liban.

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Depuis le début, le 1er octobre, du mouvement de contestation à Bagdad et dans le Sud chiite contre le pouvoir et le parrain iranien, les attaques contre les intérêts américains se sont amplifiées, tuant un militaire irakien près de l’ambassade américaine. Bien que resté en retrait dans cette crise, Washington a appelé à la fin de la répression du mouvement, qui a fait au moins 460 morts et 25 000 blessés, et à l’organisation d’élections anticipées.

Déstabilisée par cette crise sans précédent, la classe politique a fait bloc, dimanche, pour condamner les frappes américaines contre les Brigades Hezbollah. Gérant les affaires courantes dans l’attente que soit désigné son successeur, le premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi a dénoncé « une violation de la souveraineté irakienne » et « une dangereuse escalade qui menace la sécurité de l’Irak et de la région ».

Représailles

Le maintien des 5 200 soldats américains postés en Irak depuis l’été 2014, à l’invitation du gouvernement pour assister et former les forces irakiennes dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI), est remis en question. Des chefs des unités de la MP proches de l’Iran, réunis au sein de la coalition parlementaire Al-Fatih (« conquête », 48 sièges sur 329), ont appelé à les expulser.

Depuis la guerre contre l’EI, leur influence et celle de Téhéran sur les institutions politiques et l’économie du pays s’est accrue, au détriment de Washington, dont les relations avec Bagdad se sont dégradées après le retrait unilatéral de l’accord sur le nucléaire iranien en mai 2018, et le rétablissement de sanctions contre Téhéran.

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L’Irak avait jusqu’à présent été largement épargné par les attaques menées par l’Iran et ses milices contre les Etats-Unis et ses alliés dans la région en réponse à la politique de la « pression maximale » de Washington. Les frappes américaines contre les Brigades Hezbollah font redouter que l’Irak devienne un champ de bataille entre Washington et Téhéran.

Le chef des brigades Hezbollah, et chef adjoint des unités de la MP, qui a combattu les forces américaines en Irak après l’invasion de 2003, Abou Mahdi Al-Mohandes a promis des représailles. « Nous mènerons des actions supplémentaires si nécessaire afin d’agir pour notre autodéfense et pour dissuader des milices ou l’Iran » de commettre des actions hostiles, a pour sa part prévenu le chef du Pentagone, Mark Esper, disant avoir discuté avec le président Trump « des autres options qui sont sur la table ».

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