Le Burkina Faso face à la terreur djihadiste

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Civils déplacés devant une école utilisée comme refuge, le 13 juin  à Ouagadougou.  De nombreux habitants du nord du Burkina Faso fuient les violences.
Civils déplacés devant une école utilisée comme refuge, le 13 juin  à Ouagadougou.  De nombreux habitants du nord du Burkina Faso fuient les violences. OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Un deuil national a été décrété le 25 décembre au Burkina Faso. Un de plus après celui du 8 novembre et les trente-neuf employés d’une mine d’or tués dans une embuscade sur une route de l’est du pays. L’attaque menée le 24 décembre sur la commune d’Arbinda, plus au nord, se solde par un décompte mortel effroyable : trente-cinq civils dont trente et une femmes, sept militaires et quatre-vingts « terroristes », dont sont exposées, ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, les photos des cadavres présumés, alignés sur le sable en chaussettes. Cent vingt-deux morts pour une victoire militaire et un crime de guerre attribué à un groupe djihadiste, faute de revendication.

« Ils ont attaqué au petit matin à près de 300 hommes sur des motos et des pick-up, raconte un officier burkinabé. Ils ont d’abord fait exploser un véhicule piégé sur un poste à l’entrée de la localité, qui a fragilisé notre dispositif, puis nous ont attaqués sur plusieurs fronts. L’affrontement a duré entre deux et trois heures. » L’aviation a été mise à contribution pour repousser « les terroristes ».

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Le bilan des « terroristes neutralisés », s’il est confirmé, suppose une réelle résistance des soldats burkinabés dont le président Roch Kaboré a salué « l’action héroïque ». Sous le feu des critiques intérieures et extérieures, le pouvoir sait qu’il doit afficher des victoires. Quatre ans après les premières salves djihadistes venues du Mali, l’Etat a perdu le contrôle d’au moins le tiers du territoire. Mais comment célébrer un fait d’armes quand les assaillants, que les communiqués se gardent de nommer, auraient commis, dans leur retraite, un massacre délibéré de femmes ?

« C’est après avoir échoué à atteindre notre détachement qu’ils ont ouvert le feu sur elles. Certaines étaient chez elles. D’autres parties chercher de l’eau, pensant que l’attaque était uniquement dirigée contre les militaires. Lors des précédentes, ils ne s’en étaient pas pris aux civils », relate le même officier, sans être en mesure de déterminer les raisons de cette tuerie. « On cherche à comprendre. C’est peut-être un tournant, mais nous n’en savons pas encore assez pour nous prononcer », reconnaît le défenseur des droits de l’homme Ali Sanou.

Combinaison incendiaire

Ancien gendarme devenu chercheur à l’université de Saint-Louis au Sénégal, Mahamadou Savadogo suggère « la possibilité d’un règlement de comptes derrière cet acte ». Début avril, une attaque djihadiste avait fait une trentaine de morts à Arbinda. Celle-ci avait été suivie d’une vague de violences intercommunautaires, tout aussi meurtrière, où les Peuls furent indexés par leurs voisins foulsé et mossi comme les complices des assaillants. « Sur la trentaine de victimes, beaucoup étaient des Peuls. Une bonne partie de la communauté a dû quitter la ville. Il est fort possible que cela ait un lien avec le massacre des femmes », explique M. Savadogo. Comme un écho à cette hypothèse de vengeance sur cette ville citadelle attaquée à plusieurs reprises mais jamais conquise, la source militaire assure qu’« il y avait beaucoup de Peuls parmi les assaillants. »

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