« J’ai l’impression d’avoir recommencé à fumer »

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Seule la cheminée noircie tient encore debout. Autour, les quatre murs en tôle de la maison tombent en ruban sur le sol sous le regard d’une poignée d’arbres morts, calcinés par le feu qui, dans un fracas de train, a dévasté la localité de Bilpin, samedi 21 décembre, avant de poursuivre sa course désordonnée à travers les montagnes Bleues, à l’ouest de Sydney. Mercredi, celui que les médias australiens ont surnommé « le monstre » et qui embrase depuis deux mois les forêts d’eucalyptus comme on allume des tas de brindilles, a dévoré près de 5 000 km2 et se répand sur un front de plus d’une centaine de kilomètres dans ce parc national. En face, un autre gigantesque mur de flammes avance dans sa direction en léchant les abords des banlieues sud-ouest de la capitale de la Nouvelle-Galles du Sud, l’Etat le plus peuplé d’Australie placé en état d’urgence depuis le 19 décembre en raison d’un risque d’incendie jugé « catastrophique ».

Dans la mégalopole, les habitants, un goût âcre dans la bouche, observent ces effroyables brasiers former progressivement un arc de feu autour de la ville. « Ça fait deux mois que j’ai l’impression d’avoir recommencé à fumer. J’ai aussi la gorge sèche et cette drôle de sensation dans les poumons », décrit Donna, une auxiliaire de puériculture.

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Le 10 décembre, elle était dans l’un des jardins de la crèche où elle s’occupe d’une vingtaine d’enfants quand le vent a poussé sur Sydney un nuage de fumée particulièrement dense et toxique, chargé de particules fines dépassant de onze fois le niveau considéré comme dangereux par l’Organisation mondiale de la santé.

Ce jour-là, le brouillard de pollution blanchâtre est tellement épais que les ferries sont maintenus à quai. Dans les tours du quartier d’affaires, entre 11 heures et midi, 154 alarmes incendies retentissent, obligeant des centaines d’employés à évacuer leurs bureaux. Même les pompiers sont victimes d’une fausse alerte. Sur le front de mer, l’océan charrie des vagues de cendres qui teintent de noir les plages emblématiques de la ville.

« Les personnes âgées, les enfants, les personnes vulnérables doivent rester à l’intérieur », martèlent les autorités depuis les premières lueurs de l’aube. Peine perdue, la fumée s’infiltre par tous les interstices des immeubles mal isolés et le nombre de personnes se présentant aux urgences à la suite des problèmes respiratoires explose, plus 80 % par rapport à une journée ordinaire.

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