La mort de Gaïd Salah, homme fort du pouvoir algérien devenu la bête noire des manifestants

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Ahmed Gaïd Salah, le 19 décembre 2019.
Ahmed Gaïd Salah, le 19 décembre 2019. RYAD KRAMDI / AFP

L’histoire est une farce, mais il arrive qu’elle pousse parfois le bouchon un peu loin. Dix jours seulement après la tenue d’une élection présidentielle qu’il avait voulue à tout prix et que les électeurs ont massivement contestée et boycottée, l’homme fort de l’Algérie, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, est mort. Agé de 79 ans, celui qui était devenu la bête noire des manifestants du Hirak, le vaste mouvement de contestation qui agite le pays depuis février, est mort lundi 23 décembre, officiellement d’un arrêt cardiaque, à 3 heures du matin.

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Après le départ du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika au printemps, le général Gaïd Salah était le dernier haut responsable algérien en fonction à avoir participé à la guerre d’indépendance (1954-1962). Selon sa biographie officielle, Gaïd Salah, né le 13 janvier 1940 à Aïn Yagout, près de Batna (300 km au sud-est d’Alger), s’est engagé à 17 ans dans l’Armée de libération nationale (ALN). A l’indépendance, le jeune maquisard embrasse la carrière des armes. Il a notamment été diplômé de l’académie de Vystrel, en Union soviétique. Contrairement à nombre de ses prédécesseurs, Gaïd Salah n’est pas un politique, mais plutôt un apparatchik terne et sans relief parvenu au faîte du pouvoir à force de longévité et d’opportunisme. C’est un héritier et non un bâtisseur, sans conviction ni idéal autre que la préservation du pouvoir et des privilèges de l’armée.

D’officier à chef d’état-major

Sous le règne de Houari Boumediène (1965-1977), qui mit l’armée sur le devant de la scène en renversant le président Ben Bella en juin 1965, Gaïd Salah gravit les échelons militaires un à un jusqu’à l’accroc d’Amgala. Au début de la longue guerre qui oppose le Maroc au Front Polisario, soutenu par Alger, pour le Sahara occidental, l’unité commandée par Gaïd Salah subit de lourdes pertes face à l’armée marocaine début 1976. La carrière de l’officier en pâtira et sa promotion sera retardée. Ce handicap s’est finalement transformé en chance. Il n’eut ainsi pas à participer à la répression sanglante (159 morts officiellement, plus de 500 selon des sources hospitalières) des émeutes d’octobre 1988 durant lesquelles une jeunesse exaspérée par l’incurie du régime prit la rue.

Pour répondre à la contestation, le président Chadli Bendjedid (1979-1992), un militaire, lui aussi, qui avait déjà ébréché le dogme socialiste en ouvrant l’économie aux importations (et à la corruption), autorise le multipartisme et des élections libres. Trois années plus tard, les islamistes du Front islamique du salut (FIS) sont aux portes du pouvoir après le premier tour des législatives de décembre 1991. En janvier 1992, les généraux, qui avaient mené la répression de l’automne 1988, décident d’écarter Chadli, d’annuler le second tour et d’interdire le FIS. On les surnommera les « janviéristes » ou encore les « décideurs » : il s’agit des généraux Nezzar, Mediène, Belkheir, Lamari, Guenaizia et Touati.

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