La révolte populaire reprend en Irak, toujours sans premier ministre

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Des manifestants brûlent des pneus pour bloquer la route à Kerbala, en Irak, le 23 décembre.
Des manifestants brûlent des pneus pour bloquer la route à Kerbala, en Irak, le 23 décembre. ABDULLAH DHIAA AL-DEEN / REUTERS

Après plusieurs semaines d’accalmie, la rue se réveille. Manifestations, routes coupées par des pneus en feu et piquets de grève : la révolte populaire en Irak gronde de nouveau lundi 23 décembre face à un pouvoir en plein marasme et sous la pression de son parrain iranien.

Alors que le pouvoir s’enfonce dans la paralysie entre les pro-Iran, qui cherchent à imposer leur candidat, et le président de la République, qui fait de la résistance, les villes du sud se trouvent de nouveau dans un épais nuage de fumée noire. Des pneus brûlés bloquent en effet la circulation, signe du ras-le-bol des manifestants, qui veulent mettre à bas tout le système, et ses politiciens avec.

Ils sont des milliers en travers des routes et des ponts ou devant des administrations, qu’ils ferment une par une « sur ordre du peuple », en dépit d’une large campagne d’intimidation menée, selon l’Organisation des Nations unies (ONU), par « des milices » qui vont jusqu’à enlever ou même assassiner des militants. La désobéissance civile a été de nouveau décrétée à Diwaniya, Nassiriya, Al-Hilla, Kout et Amara, toutes des villes du sud du pays, où les portes des écoles et des administrations sont restées fermées lundi. Comme en octobre et novembre avant un essoufflement du mouvement, le sud du pays est à nouveau paralysé.

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Système politique à bout de souffle

Pour les Irakiens dans la rue depuis le 1er octobre, le système politique instauré par les Américains à la chute de Saddam Hussein, en 2003, et désormais noyauté par les Iraniens est à bout de souffle. En seize ans, disent-ils, la renaissance économique promise n’est jamais arrivée, alors que plus de la moitié des juteux revenus du pétrole se perdaient dans les poches d’hommes politiques et d’entrepreneurs véreux. Alors pas question, poursuivent-ils, que le futur premier ministre soit issu du sérail.

Mais les factions pro-Iran, grand et influent voisin de l’Irak, plébiscitent un homme : le ministre démissionnaire de l’enseignement supérieur, Qoussaï Al-Souheil. Face à eux, le président Barham Saleh, qui doit signer la nomination du premier ministre, oppose son veto catégorique à un candidat conspué par la rue, assure à l’Agence France-Presse (AFP) une source au sein de la présidence. Et il n’est pas le seul : le turbulent leadeur chiite Moqtada Al- Sadr, qui tient le premier bloc au Parlement, refuse personnellement M. Qoussaï, un ancien ténor de son mouvement, passé ensuite dans le camp de son ennemi juré, l’ancien premier ministre Nouri Al-Maliki, pro-Iran.

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Pour obtenir le renouvellement de la classe politique qu’ils réclament, les manifestants exigent une refonte de la loi électorale. Le gouvernement et le Parlement ont laborieusement entamé la réforme du système alambiqué qui mêle proportionnelle et scrutin de listes, favorisant les grands partis et leurs têtes de liste, inchangées depuis seize ans. Les manifestants, eux, veulent un scrutin uninominal « pour garantir l’entrée en politique d’une nouvelle génération qui pourra assainir tout ce que les partis au pouvoir ont corrompu », comme l’expliquait un manifestant à Diwaniya.

Le Parlement doit se réunir lundi en fin d’après-midi pour discuter la loi électorale et peut-être évoquer le poste de premier ministre, qui devait être désigné depuis près d’une semaine, mais dont la nomination n’a cessé d’être repoussée. Ces arrangements avec la Constitution accentuent la menace d’un retour de la violence, qui a déjà fait en près de trois mois près de 460 morts et 25 000 blessés, en grande majorité des manifestants touchés par les tirs des forces de l’ordre. Nombre de ces blessés resteront handicapés à vie.

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