Le rapatriement des travailleurs nord-coréens, sanction onusienne mal appliquée

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Des ouvrières nord-coréennes travaillant pour une entreprise textile de la province chinoise du Jilin, en 2017.
Des ouvrières nord-coréennes travaillant pour une entreprise textile de la province chinoise du Jilin, en 2017. Ng Han Guan / AP

Le rapatriement dans leur pays des travailleurs nord-coréens était une des mesures phares imposées en 2017 à Pyongyang par le Conseil de sécurité de l’ONU, après ses tirs de missiles et un nouvel essai nucléaire. Son application apparaît fragmentaire, notamment en Chine et en Russie, alliées historiques de la Corée du Nord, toujours réticentes à la pénaliser économiquement.

Pékin et Moscou avaient bien voté la résolution 2397, selon laquelle les membres des Nations unies devaient renvoyer chez eux ces travailleurs avant le dimanche 22 décembre 2019. La sanction visait à tarir les flux de devises, entre 180 et 450 millions d’euros chaque année envoyés vers la Corée du Nord par quelque 100 000 travailleurs de l’étranger, selon le département d’Etat américain.

Le 22 décembre, selon les rapports remis à l’ONU par 47 pays, 23 245 avaient été rapatriés. Le Qatar ne compterait plus que 70 Nord-Coréens, contre 2 500 en janvier 2016, qui œuvraient dans la construction. Le Vietnam a annoncé, en juin, le renvoi de 51 travailleurs. Un restaurant de l’enseigne nord-coréenne Okryu-gwan à Abou Dhabi a été fermé en décembre. A l’inverse, plusieurs pays africains, l’Ouganda, l’Ethiopie ou encore le Sénégal, abritant des travailleurs de Pyongyang, n’ont pas remis de rapport. Seule la Guinée équatoriale l’a fait.

Le cas des footballeurs

Il reste aussi des cas particuliers, comme ceux des joueurs de football professionnel. Han Kwang-song a signé, en septembre, au club italien de la Juventus Turin et Jong Tae-se continue d’évoluer dans l’équipe japonaise des Shimizu S-Pulse.

Les chiffres de l’ONU n’incluent pas ceux de la Chine, qui n’a pas remis de rapport et qui abriterait toujours entre 50 000 et 80 000 travailleurs de Corée du Nord, principalement dans les provinces frontalières du Liaoning et du Jilin.

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« Tant que la résolution sera en vigueur, la Chine remplira sérieusement ses obligations internationales », a certes déclaré, le 20 décembre, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Geng Shuang. Pyongyang avait émis, début septembre, un ordre de rapatriement des travailleurs de Chine avant le 21 décembre.

Pour autant, le 30 octobre, le site spécialisé Daily NK constatait l’envoi de 2 000 ouvriers en Chine, en particulier vers Hunchun, dans le Jilin. Affectés à des usines de confection et de transformation de produits de la mer, ils auraient franchi la frontière avec un visa de tourisme, et non de travail.

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