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Avec ses avenues larges comme des autoroutes et ses gratte-ciel qui poussent comme des champignons, Jimei, sorti de terre en 1992, est l’antithèse d’Arles, la Romaine. D’ailleurs, ce n’est même pas une ville. Juste le quartier d’affaires de Xiamen, une « petite » ville de 5 millions d’habitants du Fujian, au sud-est de la Chine, face à Taïwan. Pourtant, Jimei est la porte d’entrée des Rencontres d’Arles en Chine. Depuis 2015, le plus grand festival de photographie du monde y présente, durant six semaines (fin novembre-début janvier), huit des expositions accrochées dans les Bouches-du-Rhône l’été précédent.
Mais le festival Jimei x Arles est loin de n’être qu’une pâle déclinaison de son grand frère provençal. Avec également une vingtaine de photographes chinois présentés et un pays asiatique invité (cette année, l’Inde), Jimei x Arles s’impose peu à peu comme l’un des principaux rendez-vous de cette nouvelle venue qu’est la photographie contemporaine chinoise.
« C’est cette fenêtre sur la Chine qui nous intéresse. Bien plus que les 100 000 euros que nous rapporte ce partenariat, une somme assez faible sur un budget de 7 millions d’euros », explique Sam Stourdzé, le directeur des Rencontres. En 2018, le programme concocté avec RongRong, fondateur du centre d’art Three Shadows à Pékin, l’un des pères de la photographie chinoise contemporaine, et avec les deux directrices artistiques, Bérénice Angrémy et Victoria Jonathan, a attiré 70 000 spectateurs. Né dans le Fujian, RongRong tenait d’autant plus à ouvrir un deuxième centre d’art à Jimei que son frère y est l’un des cadres du Parti communiste, ce qui n’est pas sans intérêt, notamment lorsqu’il faut convaincre la censure.
Faire œuvre de pédagogie
Plutôt que d’être confrontés brutalement à celle-ci, les organisateurs essaient de faire œuvre de pédagogie, plusieurs mois à l’avance, auprès des autorités. Avec des succès divers. L’exposition « Corps impatients » présentée à Arles en juillet sur la photographie en Allemagne de l’Est avant 1989, a été refusée. L’année reste taboue. De même, Philippe Chancel a pu présenter son ambitieux travail Datazone sur les poins sensibles de la planète… sauf les photos sur la Corée du Nord. Et la veille de l’inauguration, les censeurs ont décroché une œuvre de la Suédoise Josefin Arnell qui présentait une femme, cuisses écartées. Mais deux autres tableaux tout aussi crus sont restés accrochés.
De même, les artistes chinois présentés sont loin d’être complaisants, même s’ils ne se veulent pas politiques. Arles 2020 accueillera deux d’entre eux : Yi Lian et Luo Yang. Agé de 32 ans, le premier a obtenu le prix Découvertes 2019 pour son œuvre Ask For The Moon, une mise en textes et en images de ses propres rêves, en photo et en vidéo. Et parions que les photos de Luo Yang, 35 ans, lauréate du prix de la Femme photographe, sur une jeunesse chinoise bien loin des canons officiels, ne laisseront pas non plus les festivaliers indifférents.
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