Paris surmonte son mauvais départ dans la course aux postes

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Thierry Breton et Ursula Von der Leyen, le 4 décembre à Bruxelles.
Thierry Breton et Ursula Von der Leyen, le 4 décembre à Bruxelles. FRANCOIS LENOIR / REUTERS

Ce n’est pas une règle écrite, mais une pratique bien établie. Traditionnellement, le chef de cabinet du commissaire européen français est lui-même français. Alors quand Thierry Breton a envisagé de procéder autrement, et de se faire seconder par l’Allemande Kerstin Jorna, la sphère bruxelloise s’en est vivement émue, stigmatisant ici la puissance des réseaux allemands, là le recul de l’influence hexagonale. Le commissaire au marché intérieur et au numérique a finalement changé de pied. Et annoncé, le 9 décembre, avoir arrêté son choix sur son concitoyen Valère Moutarlier, jusque-là directeur à la direction générale de la fiscalité.

Kerstin Jorna avait sans doute toutes les qualités pour l’emploi. Mais, à Paris, on a modérément apprécié que M. Breton veuille rompre avec la tradition. Quant à l’ancien ministre de Jacques Chirac, il n’a sans doute pas aimé que son geste ait pu être interprété comme une nouvelle preuve de la domination allemande à Bruxelles, depuis qu’Ursula von der Leyen a été nommée présidente de la Commission.

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Les vingt-six commissaires européens n’ont pas encore tous finalisé la constitution de leurs équipes, mais la France s’en sort finalement très honorablement. Elle compte, pour l’instant, deux chefs de cabinet – dont celui de Mariya Gabriel, la commissaire bulgare à l’innovation –, et six chefs de cabinet adjoints, auprès de Mme von der Leyen, de Didier Reynders (justice), de Josep Borrell (haut représentant), de Margaritis Schinas (migrations), de Maros Sefcovic (relations interinstitutionnelles et prospective) et de Janusz Wojciechowski (agriculture).

Une place laissée par les Britanniques

A titre de comparaison, l’Allemagne a placé quatre chefs de cabinet – chez Mme von der Leyen, Valdis Dombrovskis (économie), Adina Valean (transports), Vera Jourova (valeurs et transparence) – et autant d’adjoints. Parfois, avec une certaine autorité : le commissaire letton, M. Dombrovskis, avait d’autres plans, mais Ursula von der Leyen l’a prié de prendre Michael Hager pour mieux peser face à un autre de ses vice-présidents exécutifs, Frans Timmermans, qui n’a toujours pas digéré de ne pas être président de la Commission.

Si l’on regarde les directions générales de la Commission, Paris creuse clairement l’écart, avec quatre directeurs généraux, dont Olivier Guersent à la très stratégique direction générale de la concurrence, et sept directeurs généraux adjoints, contre respectivement un et trois pour Berlin. « Un désastre pour l’Allemagne », reconnaît une source allemande. Mais « Martin Selmayr [quand il était chef de cabinet de Jean-Claude Juncker] avait organisé ce creux », explique un diplomate. Afin de pouvoir prendre le poste de secrétaire général de la Commission, sans se voir opposer une question de nationalité – ce qu’il a fait en mars 2018, avant d’être contraint de quitter ce poste cet été.

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