Après la répression, le sentiment d’asphyxie des Iraniens

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A Téhéran, le 15 décembre 2019.
A Téhéran, le 15 décembre 2019. STR / AFP

La scène rapportée à la presse iranienne par le député Mahmoud Sadeghi se déroule un jour de décembre au Parlement. Le ministre de l’intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, répond aux questions des membres de l’Assemblée sur la répression sanglante du mouvement de contestation lancé en novembre. Un élu évoque ainsi le cas de deux habitants de sa ville, Karaj, où les violences ont été particulièrement dures. Ils ont été tués par les forces de l’ordre, visés à la tête et à balles réelles. « Il n’était pas plutôt possible de viser les jambes ? », demande le député. Le ministre lui répond : « Mais il y a eu aussi des balles tirées dans les jambes ! » Une « nonchalance » qui aurait stupéfait les parlementaires, selon M. Sadeghi.

L’échange est emblématique de la manière dont le pouvoir iranien assume la violence de sa répression du mouvement de novembre, avec au moins 304 morts, selon Amnesty International. Ce qui en ferait la plus sanglante de l’histoire de la République islamique. Selon l’ONG, des milliers d’Iraniens ont été arrêtés, dont des enfants de 15 ans, après les manifestations massives déclenchées d’abord contre la hausse brusque des prix de l’essence puis contre le régime lui-même. Pour le moment, les autorités iraniennes refusent de donner le bilan officiel des victimes. L’ampleur des exactions et la violence des forces de l’ordre se révèlent par touches depuis la fin du mouvement.

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Ainsi, selon les informations du Monde, dimanche 15 décembre, le cadavre d’un jeune iranien, Ershad Rahmanian, a été retrouvé, près du barrage de Garan, à une dizaine de kilomètres de la ville kurde de Marivan, où la répression a été particulièrement dure. Agé de 23 ans, il avait disparu quatre semaines plus tôt, explique sur Twitter son cousin Kamyar Ahmadi qui, lui, vit en Norvège.

Sensation d’asphyxie

La famille pensait que le jeune homme avait été arrêté le 17 novembre devant l’hôpital de la ville où il travaillait comme urgentiste. Selon Kamyar Ahmadi, le corps du jeune homme était couvert de traces de tortures. Il a été enterré sous haute surveillance policière le lendemain dans une vallée, un peu avant le coucher du soleil. Les autorités ont fait pression sur la famille pour qu’elle confirme que leur fils s’était suicidé à la suite d’un échec sentimental.

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D’autres informations publiées par les médias persanophones à l’étranger, dont la BBC en persan, indiquent que d’autres corps – au moins cinq – ont été retrouvés ailleurs dans le Kurdistan iranien, mais aussi dans le Khouzistan, une province à majorité arabe. A Téhéran, ainsi que dans d’autres villes du pays, des familles se réunissent tous les jours devant les prisons, à la recherche de nouvelles de leurs proches détenus depuis les manifestations.

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