Mahmoud Abbas désigne un cadre de son parti comme premier ministre de crise

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Mohammed Shtayyeh, 61 ans, incarne la main mise du Fatah sur les institutions palestiniennes

Par Piotr Smolar Publié aujourd’hui à 22h07

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Mohammed Shtayyeh, haut responsable du Fatah, lors d’une réunion des dirigeants palestiniens à Ramallah, en Cisjordanie, le 20 février 2019.
Mohammed Shtayyeh, haut responsable du Fatah, lors d’une réunion des dirigeants palestiniens à Ramallah, en Cisjordanie, le 20 février 2019. MOHAMAD TOROKMAN / REUTERS

Mohammed Shtayyeh n’a pas reçu un cadeau, dimanche 10 mars, de la part de Mahmoud Abbas. Bien plutôt une charge complexe, dans un environnement hostile. Le président de l’Autorité palestinienne (AP) a demandé à ce proche et haut cadre de son parti, le Fatah, de prendre la tête du gouvernement. Mohammed Shtayyeh succède ainsi à Rami Hamdallah, qui avait présenté sa démission fin janvier. Il a fallu deux mois de palabres pour confirmer l’identité du nouveau titulaire d’un poste impossible, en raison à la fois de l’occupation israélienne qui condamne l’AP à l’impuissance et des divisions entre factions palestiniennes. La bande de Gaza et la Cisjordanie vivent des vies séparées, chacune repliée sur ses propres affres.

Agé de 61 ans, diplômé en économie de l’université de Sussex en Grande-Bretagne, membre du comité central du Fatah, Mohammed Shtayyeh est un responsable expérimenté et matois, rompu aux négociations diplomatiques depuis vingt ans, ainsi qu’un interlocuteur fréquent des visiteurs occidentaux et des journalistes. Il a dirigé le Palestinian Economic Council for Research and Development (PECDAR), un organisme établi par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1993. Sa mission est de coordonner les projets de développement avec l’argent des donateurs étrangers.

Austérité et gestion de crise

La fin du gouvernement dit technique de Rami Hamdallah sonnait le glas d’une réconciliation introuvable entre le Fatah et le Hamas. Les deux factions avaient signé un accord en ce sens, en novembre 2017, sous l’égide de l’Egypte. Mais le gouvernement n’a jamais vraiment pris le contrôle de la bande de Gaza, les deux parties se rejetant la responsabilité. Mahmoud Abbas a même adopté des mesures financières punitives contre Gaza, en mars 2017, qui ont accéléré la détérioration des conditions de vie sur place, déjà misérables en raison de l’embargo israélo-égyptien. Alors que se profile, une fois que seront passées les élections législatives du 9 avril en Israël, la possible publication du plan de paix préparé par l’administration Trump, le « raïs » palestinien choisit de resserrer les rangs autour de lui.

Sa bunkerisation est notamment financière. Mohammed Shtayyeh devient le premier ministre d’un gouvernement condamné à l’austérité et la gestion de crise. Le ministre des finances, Shoukri Bishara, a annoncé que les salaires des fonctionnaires ne seraient versés qu’à moitié pour le mois de février, pour ceux qui touchent au-delà de 2000 shekels (490 euros). Les achats d’équipement et les promotions sont aussi suspendus. Ces mesures sont la conséquence du gel de versements de taxes collectées par Israël au nom de l’AP. Le 17 février, l’Etat hébreu a décidé de retenir une partie de ces taxes – 138 millions de dollars – équivalentes à ce que l’AP a reversé en 2018 au titre des aides aux « martyrs » (terroristes, victimes, blessés, personnes tuées par l’armée ou prisonniers).

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