Aux Maldives, la marche forcée vers le zéro plastique

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Thilafushi garbage disposal site. (these particular images are mainly for Adrien's article on Waste Management in the Maldives)

ARKO DATTO POUR « LE MONDE »

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Publié aujourd’hui à 03h33

C’est une tache noire au milieu des flots turquoise de l’océan Indien. L’« île décharge » de Thilafushi, aux Maldives, étale à perte de vue ses collines de déchets fumants. Çà et là, on retrouve les résidus de l’intense activité touristique de l’archipel : un avion en peluche, portant la marque d’une compagnie aérienne, des chaussons d’hôtel, des pailles… et, surtout, des milliers de bouteilles d’eau vides en plastique.

Chaque jour, 350 à 400 tonnes de déchets, venus des quelque 200 îles habitées et des dizaines d’hôtels de luxe, sont acheminées par bateau, déchargées par des travailleurs pauvres, en général originaires du Bangladesh. Par endroits, l’odeur de plastique fondu retourne le cœur, conséquence de la combustion spontanée.

Sur l’île-décharge de Tilafushi aux Maldives, en juillet.
Sur l’île-décharge de Tilafushi aux Maldives, en juillet. ARKO DATTO POUR « LE MONDE »

« Ce qui arrive trié est conservé à part, puis exporté pour être recyclé », souligne Hazim Ibrahim, responsable de Thilafushi pour Wamco, l’opérateur public qui gère les déchets aux Maldives. La plupart des ordures, néanmoins, arrivent en vrac. De nombreuses bouteilles d’eau vides ne parviennent d’ailleurs même pas à Thilafushi, et échouent sur les plages de sable blanc. Régulièrement, des pêcheurs découvrent, dans leurs filets, des poissons gorgés de déchets.

Longtemps ignoré, le dossier du plastique est devenu une obsession dans l’archipel, avec le retour aux affaires de Mohamed Nasheed, l’ex-président (2008-2012) qui s’était fait connaître, en 2009, en organisant un conseil des ministres sous l’eau pour alerter sur le changement climatique. Empêché de se présenter lors de la présidentielle de septembre 2018, c’est l’un de ses proches, Mohamed Solih, qui est devenu chef de l’Etat, tandis que M. Nasheed prenait, quelques mois plus tard, la présidence de la Majlis, le Parlement.

Sur l’île-décharge de Tilafushi aux Maldives, en juillet.
Sur l’île-décharge de Tilafushi aux Maldives, en juillet. ARKO DATTO POUR « LE MONDE »

Tri et recyclage rudimentaires

Véritable homme fort du pays, il a aussitôt défini comme objectif l’abandon du plastique à usage unique en 2025. Fin septembre, à l’Assemblée générale des Nations unies, le président Solih a encore rapproché cet objectif, en le fixant à 2023. « Il s’agira d’un des plans d’élimination du plastique les plus ambitieux du monde », a-t-il lancé devant les chefs d’Etat réunis à New York. « Le gouvernement agira par une série de mesures : interdictions, taxes, modification des standards industriels, recommandations… Elles seront mises en œuvre tout en s’assurant que les solutions alternatives au plastique sont prêtes et disponibles à faible coût », indique Khadeeja Naseem, la ministre de l’environnement.

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