Pourquoi le Brexit ne sauvera pas la langue française à Bruxelles

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Les drapeaux français et européen en avril 2017 à Paris.
Les drapeaux français et européen en avril 2017 à Paris. JACQUES DEMARTHON / AFP

LETTRE DE BRUXELLES

En théorie, autour de la table du Conseil européen, le français et l’anglais arrivent ex aequo : parmi les vingt-huit chefs d’Etat et de gouvernement qui s’y retrouvent, trois parlent la langue de Molière – le président français, le premier ministre belge et son homologue luxembourgeois – et autant celle de Shakespeare – l’hôte du 10 Downing Street, le premier ministre maltais et le taoiseach irlandais.

Au sommet des 12 et 13 décembre, on a compté un anglophone de moins. Boris Johnson, qui attendait les résultats des élections dans son pays, n’avait pas fait le déplacement. Et si tout se passe comme prévu – d’ici au 31 janvier 2020, le Royaume-Uni devrait avoir quitté l’Union européenne (UE) –, le premier ministre britannique ne fera plus partie de ce cénacle.

Le français y sera donc la plus représentée des vingt-quatre langues officielles. D’autant que le nouveau président du Conseil, le Belge Charles Michel, est francophone, contrairement à son prédécesseur, le Polonais Donald Tusk.

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De là à imaginer que le Brexit va consacrer le retour au premier plan du français au sein des institutions européennes… « C’est un running gag », s’amusait Pierre Moscovici, fin novembre, juste avant de quitter la Commission.

4 % de documents rédigés en français

Les traités prévoient que les textes qui arrivent à la table du Conseil soient traduits dans toutes les langues qui y sont parlées, ainsi que l’ensemble des directives. Mais, pour le reste, s’il y a en théorie trois langues de travail – le français, l’allemand et l’anglais –, c’est bien cette dernière qui s’est imposée.

A la Commission, plus de 85 % des documents de travail sont au départ rédigés en anglais. Et moins de 4 % le sont en français, contre 40 % en 1997. Au Parlement européen, où 23,77 % des écrits étaient encore initialement dans la langue de Molière en 2014, la chute est moins spectaculaire, mais tout aussi imparable. « Il y a vingt-cinq ans, au Conseil, le français était la langue dominante », témoigne par ailleurs le Britannique Guy Milton, chef des relations médias au Conseil.

Remontons un peu dans le temps. « Les pères fondateurs de l’Europe étaient tous germanophones. Ils ont négocié en allemand, mais, pour des raisons politiques, il était impensable que cette langue prenne le dessus », explique Stefanie Buzmaniuk, qui s’apprête à publier une note sur le multilinguisme au sein des institutions pour la Fondation Robert Schuman.

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