Rénovations au Waterpark : Rs 262 M scindées en 53 contrats

La rénovation du Waterpark va coûter Rs 350 millions. Ce qui dérange les nouveaux directeurs, c’est qu’un total de 53 contrats valant un total de Rs 262 millions ont été alloués, dont plusieurs pour des travaux liés ou similaires. Ils réclament des explications. Au niveau de la Commission anticorruption, on estime qu’il y a matière à enquête.

La rénovation du Waterpark a coûté, à ce jour, Rs 262,4 millions. Le Sugar Investment Trust (SIT), propriétaire, possède un cachet de Rs 350 millions au total pour aller jusqu’au bout des travaux. Ce qui dérange, c’est que ces travaux ont été divisés en… 53 contrats différents ! Des micro-contrats similaires ont été alloués à plusieurs compagnies. Les dirigeants du SIT s’interrogent sur les raisons derrière cela.

Délégués, autant que directeurs du SIT, s’étonnent de la situation. « Nous sommes à quatre nouveaux directeurs sur le board, confie un de ces directeurs, nous ne sommes pas satisfaits de la manière dont cela s’est passé. On a voulu savoir pourquoi on a cassé les travaux en autant de petits contrats. Nous n’avons pas eu de réponses satisfaisantes. » 

Les directeurs ont même été étonnés de voir que les interrogations qu’ils avaient soulevées lors d’une réunion du conseil d’administration ne figuraient pas dans le procès verbal qui a été circulé par la suite. Ils ont fait part de leur inquiétude dans une lettre adressée au CEO, au président et au secrétaire du conseil d’administration le 18 février dernier. Sous l’item ‘Waterpark’, ils rappellent notamment qu’ils ont réclamé la liste des contrats alloués pour la rénovation ainsi qu’une copie des Letters of award. 

Le Défi Plus a pu consulter la liste des 53 contrats en question. Il faut souligner que deux d’entre eux ont été annulés. Certains des contrats concernent les travaux de construction, d’autres la fourniture d’équipements pour les piscines ou encore l’installation d’une salle de cinéma 7D et le marketing pour la réouverture. 

Cela ne justifierait pas, toutefois, l’importance de la division des contrats, selon notre source : « On aurait pu diviser à une certaine mesure, mais pas à ce point. Nous allons demander qu’une enquête soit ouverte sur le sujet à la prochaine réunion du conseil d’administration. »

Il ressort que plusieurs contrats ont été alloués pour des travaux similaires, notamment au niveau de la maçonnerie. Six contrats différents sont proposés à trois firmes (voir tableau). Les contrats de rénovation retiennent particulièrement l’attention, avec un contrat pour chaque zone, dont un contrat rien que pour une cage d’escalier. Même constat pour le pavage, avec le firme New Safeway Enterprise qui décroche trois contrats différents pour cet item.

9 contrats pour 7 firmes

Pour les piscines, on compte neuf contrats pour sept firmes. On notera surtout que A. Jaufeerally obtient un contrat de Rs 407 150 pour la peinture des parois du Lazy River, de la Wave Pool et de la piscine pour adultes, alors que c’est Jess Pool Services qui décrochera les contrats pour l’installation et la rénovation de ces piscines. Il y a également de multiples contrats pour l’installation de filtres à sable (Rs 5 millions pour Audax Ltd et Rs 3,6 millions pour Ashtech Engineer) et l’acquisition d’équipements (Bychem pour Rs 3 millions et Ashtech Engineer pour Rs 1 million).

On ne compte que quatre contrats pour les pompes, mais deux iront à la firme Sandish Enterprise Ltd : elle décroche un premier contrat pour l’installation des pompes en surface et un deuxième pour les installations électriques liées. Constat similaire pour les travaux d’étanchéité : RBC Waterproofing décroche un premier contrat de Rs 962 010 pour la fourniture et l’application de membranes et un deuxième contrat pour des membranes additionnels à Rs 680 000.

Le seul contrat qui dépasse la barre des Rs 100 millions est celui pour la fourniture d’équipements à White Water West Industries qui atteint Rs 143 millions. Le deuxième contrat le plus important est celui pour la rénovation de la wave pool à Rs 9,4 millions. 

Nous avons joint Preetam Boodhun, président du Board, pour ses commentaires, le lundi 4 mars, mais il a déclaré être occupé. Il n’a pas non plus répondu à notre requête via courriel pour des clarifications durant la semaine écoulée et nos sollicitations par messagerie Whatsapp sont également restées lettre morte. Il faut faire ressortir que ce dernier est la cible de plusieurs directeurs et délégués du SIT depuis plusieurs semaines.