« Les leçons de l’Afghanistan valent-elles pour le Mali ? »

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Un marine américain observe les commandos afghans prendre part à un exercice de combat dans la province d’Helmand en août 2017.
Un marine américain observe les commandos afghans prendre part à un exercice de combat dans la province d’Helmand en août 2017. WAKIL KOHSAR / AFP

Tout a commencé par ce que l’on pourrait appeler un « tuyau ». Au cours de l’été 2016, le Washington Post a appris que Michael Flynn, général à la retraite qui avait servi en Afghanistan et soutenait Donald Trump dans la campagne présidentielle, avait été longuement interrogé par une agence fédérale sur son expérience de cette guerre, dans laquelle les forces américaines étaient engagées depuis déjà quinze ans, en réaction aux attentats du 11 septembre 2001.

Estimant que l’analyse du général Flynn présentait certainement un intérêt pour le public, le quotidien américain a demandé à y avoir accès, comme l’y autorise une loi de 1967, le Freedom of Information Act (loi sur la liberté de l’information). L’entretien de l’officier supérieur avait été réalisé par les services de l’inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan (Sigar), dans le cadre d’une évaluation de la guerre d’Afghanistan, baptisée « Leçons apprises » (Lessons learned).

La procédure suivait gentiment son cours lorsque, le 8 novembre 2016, Donald Trump remporta l’élection. Un long silence s’ensuivit. Le 24 janvier 2017, le nouveau président nommait le général Flynn conseiller à la sécurité nationale. Le lendemain, le Sigar rejetait la requête du Washington Post.

Lire aussi Etats-Unis : Michael Flynn, un revanchard au Conseil de sécurité nationale

C’était le début d’une longue bataille judiciaire entre le quotidien et le Sigar, qui a appris depuis que la mission de ce dernier s’était étendue de 2014 à 2018 et avait consisté en plus de 400 entretiens avec des acteurs impliqués dans le conflit, y compris afghans.

Défier l’opacité du pouvoir

Petit à petit, bribe par bribe, jugement après jugement, le Washington Post a fini par avoir accès à l’ensemble des documents ; il continue à se battre pour obtenir l’identité de la plupart des personnes interrogées.

Le 9 décembre, sous le titre Afghanistan Papers, il a publié l’essentiel des travaux du Sigar, accompagnés de notes confidentielles de l’ancien secrétaire à la défense Donald Rumsfeld, obtenues légalement par l’institut de recherche indépendant National Security Archive. Ce titre rappelle évidemment les légendaires « Pentagon Papers » sur la guerre du Vietnam, pour lesquels il avait fallu aller jusqu’à la Cour suprême en 1971. Dans les deux cas, il s’agissait de défier l’opacité du pouvoir sur une guerre dont les Américains ne voyaient pas l’issue.

Que disent les « Afghanistan Papers » ? Avec une lucidité et une franchise confondantes, ces officiers, diplomates et responsables politiques expliquent qu’ils ignoraient, après la victoire initiale sur Al-Qaida, quels étaient les objectifs poursuivis, quelle était leur mission, et même quel ennemi ils devaient combattre parmi tous les acteurs. Ils disent comment on a constamment menti à leurs compatriotes sur leurs chances de succès ; pourquoi l’effort de construction d’un pays moderne et démocratique, tel qu’il était conçu, était voué à l’échec ; comment les masses d’argent déversées à cette fin n’ont fait qu’alimenter la corruption à grande échelle et encourager la production d’opium.

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