A Rio, « Samba et résistance », un circuit touristique chargé d’histoire et de politique

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Le site classé au patrimoine de l’Unesco du quai Valongo, où débarquèrent près de 900 000 escalves, à Rio, en 2017.
Le site classé au patrimoine de l’Unesco du quai Valongo, où débarquèrent près de 900 000 escalves, à Rio, en 2017. MAURO PIMENTEL / AFP

LETTRE DE RIO

« Vamos ? ! On y va ! » Bouillonnant d’impatience, Well Rodrigues entraîne sa petite troupe vers le tramway. En ce resplendissant samedi de début d’été, ils sont une petite dizaine de curieux, en majorité étrangers, à suivre ce joyeux guide carioca de 26 ans en t-shirt vert pour une ballade touristique dans Rio de Janeiro. Mais attention, au bout de la ligne, point de plage ni de Pain de Sucre. Destination du jour : la « Petite Afrique », tout au nord du centre-ville, à la recherche des racines noires de la « ville merveilleuse ».

L’employé de la société de tourisme Rio by Foot guide les visiteurs jusqu’aux dalles du quai de Valongo, classé à l’Unesco, où débarquèrent de force 900 000 esclaves (sur les 4 millions déportés au Brésil), poursuivant par l’ancien funeste marché aux « bois d’ébène » du Largo da Prainha jusqu’à la placette Pedra do Sal, lieu de naissance officiel de la samba.

Le tout, sous le regard vigilant des grandes figures « afro » du pays, sculptées ou peintes au mur : l’esclave insurgé Zumbi, la ballerine Mercedes Baptista et, bien sûr, Marielle Franco, conseillère municipale de Rio, assassinée en 2018.

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Racisme ambiant

« Samba et résistance » : c’est le nom du circuit. « Nous avons un message politique », assume Well, lui-même métisse. Mêlant détails historiques et commentaire politique, ce dernier rappelle que le Brésil fut le « dernier pays à abolir l’esclavage » en 1888, dénonce le racisme ambiant et l’attitude des pouvoirs publics, incapables d’entretenir le précieux Quai de Valongo, qui se dégrade à vue d’œil. « On veut montrer comment la culture afro-brésilienne est traitée, insiste le guide. Ces tours sont parfois tendus. Il arrive que des gens expriment leurs désaccords et même quittent le circuit. »

Le portrait de l’esclave insurgé Zumbi, sur un mur de la place Pedra do Sal à Rio, en 2016.
Le portrait de l’esclave insurgé Zumbi, sur un mur de la place Pedra do Sal à Rio, en 2016. YASUYOSHI CHIBA / AFP

Mais avec Jair Bolsonaro au pouvoir, pas question de renoncer. Le président d’extrême droite souhaite en finir avec les avancées des vingt dernières années, impulsées par Lula et Dilma Rousseff. Les deux chefs de l’Etat avaient nommé des personnalités noires à des postes d’importance (tel le magistrat Joaquim Barbosa à la tête de la Cour Suprême), décrété une Journée de la conscience noire (le 20 novembre), régularisé des dizaines de « quilombos » (communautés traditionnelles peuplées de descendants d’esclaves)… Ils avaient surtout, instauré, des « quotas raciaux » dans l’éducation, permettant ainsi une entrée massive de Noirs à l’université.

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