« L’inauguration du gazoduc géant Power of Siberia constitue une étape essentielle du rapprochement entre la Chine et la Russie »

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La station de compression d’Atamanskaya du gazoduc Power of Siberia le 29 novembre à Svobodny, en Russie.
La station de compression d’Atamanskaya du gazoduc Power of Siberia le 29 novembre à Svobodny, en Russie. MAXIM SHEMETOV / REUTERS

Blagovechtchensk, sur les rives du fleuve Amour, a longtemps été un objet de dispute entre Moscou et Pékin. La capitale de l’Oblast fut notamment attaquée en 1900 par les Chinois au moment de la révolte des Boxers avant que les Cosaques ne reprennent le contrôle de la ville.

Plus d’un siècle plus tard, Blagovechtchensk est désormais devenue le symbole du rapprochement sino-russe. La zone de libre-échange constituée avec la ville chinoise de Heihe, située sur l’autre rive de l’Amour, vient de changer de dimension avec l’achèvement d’un gazoduc gigantesque exploité par Gazprom, Power of Siberia. Le projet, inauguré le 2 décembre par le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine, doit acheminer vers le nord de la Chine 38 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an à partir de 2025, l’équivalent de la consommation française.

Cette infrastructure, la plus importante jamais réalisée depuis le début de l’ère post-soviétique, constitue une prouesse, qui a nécessité 55 milliards de dollars (49,3 milliards d’euros) d’investissements. Power of Siberia prend sa source dans les champs gaziers de Chayanda et Kovykta avant de transiter par l’une des zones les plus hostiles de la planète sur près de 3 000 kilomètres jusqu’à Blagovechtchensk.

Enjeu vital pour Pékin et Moscou

Mais le principal intérêt du projet est géopolitique. Il constitue une étape essentielle du rapprochement entre la Chine et la Russie au moment où les relations des deux pays avec l’Occident se sont passablement dégradées.

La décision de lancer Power of Siberia avait été prise en 2014, quelques mois après l’annexion de la Crimée par la Russie, qui a déclenché des sanctions économiques occidentales qui pèsent sur les ventes de gaz du pays. L’achèvement du gazoduc coïncide avec la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis contre la Chine, qui, elle, se retrouve menacée dans son approvisionnement énergétique.

Pour Pékin comme pour Moscou, l’enjeu est vital. La Chine est le premier importateur mondial de gaz. Selon l’Agence internationale de l’énergie, en 2024, le pays devrait engloutir 40 % de la demande mondiale. D’ici à 2040, sa consommation augmentera de 150 %, selon les projections de la China National Petroleum Corporation (CNPC).

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Cet appétit s’explique à la fois par le dynamisme économique et par la volonté du gouvernement de substituer le charbon, considéré comme trop polluant, par du gaz. Un programme baptisé « Plan pour gagner la guerre du ciel bleu » a été lancé en 2018 afin d’inciter les ménages et les entreprises à s’équiper au gaz. L’an passé, la consommation a bondi de 17 % par rapport à 2017, tandis que les importations augmentaient de plus de 30 %.

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