« Aimer l’Europe, c’est la changer »

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Dans sa chronique au « Monde », l’économiste plaide pour une Assemblée franco-allemande compétente pour adopter des mesures fortes de justice fiscale.

Publié aujourd’hui à 06h32, mis à jour à 06h32 Temps de Lecture 4 min.

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La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron le 27 février à l’Elysée.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron le 27 février à l’Elysée. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR “LE MONDE”

Chronique. Les gouvernements français et allemand en place depuis dix ans prétendent être europhiles, mais en vérité ils sont surtout euroconservateurs. Ils ne veulent rien changer d’essentiel à l’Europe actuelle, de peur de perdre leur pouvoir et leur mainmise illusoire sur les affaires bruxelloises. Ce faisant, ils se font les fossoyeurs de l’Europe. Même le Brexit ne semble pas les faire douter.

Dernier épisode en date : le traité franco-allemand dit « de l’Elysée », renégocié en janvier, propose la création d’une Assemblée parlementaire franco-allemande afin que les députés des deux pays puissent débattre ensemble de la défense ou du droit des entreprises. Excellente initiative… sauf que cette assemblée est purement consultative et n’aura aucun pouvoir réel.

Fiscalité absurde

Pourtant, on pourrait très bien lui confier la tâche de voter les mesures urgentes de justice fiscale dont nous avons besoin. Comme, par exemple, une taxe enfin cohérente sur les émissions carbone, qui imposerait davantage les gros émetteurs que les petits.

Actuellement, c’est tout le contraire : au nom de la concurrence et des règles européennes, on taxe à plein pot ceux qui prennent leur voiture pour aller travailler, et on exonère le kérosène de ceux qui prennent l’avion pour partir en week-end.

Les dirigeants franco-allemands prétendent se préoccuper du réchauffement climatique. Mais comment comptent-ils s’y prendre pour faire accepter une telle politique avec une fiscalité aussi absurde ?

Plus généralement, cela n’a aucun sens de passer son temps à expliquer qu’il est impossible d’imposer les plus riches au niveau national, sans rien proposer de concret permettant de se coordonner à un niveau plus élevé. En l’occurrence, l’Assemblée franco-allemande pourrait également être chargée de voter des impôts communs sur les profits des grandes sociétés et les plus hauts revenus et patrimoines. C’est une simple question de bon sens.

Dans une communauté fédérale de grande taille, liée par des accords de libre circulation des biens, des personnes et des capitaux, il est logique de confier au gouvernement central un rôle-clé pour les impôts les plus redistributifs.

Hausses d’impôts sur les plus modestes

Aux Etats-Unis, les impôts progressifs sur les hauts revenus et les successions sont gérés à titre principal au niveau fédéral, tout comme l’impôt sur les bénéfices des sociétés, alors que les Etats membres reposent principalement sur des impôts quasi proportionnels ou des taxes indirectes.

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